Comment « gagner » les combles perdus : toutes les solutions

Combles perdus : de quoi parle-t-on ?

Les combles perdus peuvent être conçus de plusieurs façons.

Les combles perdus sous charpente industrielle

La charpente industrielle, dite « charpente fermette » ou « charpente américaine » est une charpente légère qui traverse les combles perdus en W. Elle est beaucoup moins coûteuse à la construction, mais elle empêche tout aménagement. En effet, la charpente en W ne respecte aucun des trois critères des combles aménageables :

• une pente de toit supérieure à 30 °,
• une hauteur supérieure à 1,8 mètre,
• une largeur de plus de 60 centimètres.

Les combles perdus sous charpente traditionnelle

La charpente traditionnelle, au contraire, laisse toute la place à l’aménagement et respecte en principe les trois critères ci-dessus.

Il faut préciser que dans un cas comme dans l’autre, la surface des combles est perdue car elle n’a pas été conçue pour être aménagée. Aussi, le plancher des combles n’est pas renforcé. Il ne comporte que les poutres de soutien du plafond de l’étage au-dessous, généralement recouvert d’un isolant appliqué par soufflage (laine de verre en vrac le plus souvent).

Malgré tout, dans les deux cas, il est tout à fait possible de « gagner » les combles perdus. Les solutions sont cependant différentes.

Quels travaux pour « gagner » les combles perdus ?

La charpente en W peut être modifiée par un professionnel. C’est un vaste chantier mais le résultat justifie le dérangement consenti. Votre logement va gagner plusieurs dizaines de mètres carrés de surface habitable. Avec un prix moyen du mètre carré établi à 2 740 euros en juin 2021, le jeu en vaut vraiment la chandelle.

Les travaux débutent par le renforcement de la charpente par des arbalétriers, des goussets et des jambes de force et la pose de poutres de stabilisation. Cette opération permet, par la suite, de supprimer les fermettes intermédiaires qui occupent tout le centre des combles perdus.

Quand la charpente est renforcée et l’espace dégagé, l’artisan peut réaliser le solivage du plancher. Il s’agit de créer un plancher porteur pour qu’il supporte le poids des meubles et les allées et venues.

L’ensemble est complété par différents travaux :

• isolation acoustique et thermique du sol et des rampants sous toiture,
• pose d’un plancher,
• création d’une trémie pour installer un escalier
• pose de fenêtres de toit.

Dans le cas d’une charpente traditionnelle, les travaux sont les mêmes, à l’exception de la modification et du renforcement de la charpente.

Quels travaux dans des combles inadaptés ?

Certaines situations semblent rédhibitoires pour envisager l’aménagement de combles perdus :

• hauteur insuffisante,
• pente trop faible.

Il reste cependant possible de « gagner » les combles perdus après travaux.

Hauteur insuffisante

Les artisans peuvent surélever la toiture d’une hauteur suffisante pour créer un nouvel étage. Il peut suffire de quelques dizaines de centimètres mais cela entraîne des travaux lourds. Ils devront procéder d’abord au démontage de la toiture avant de rehausser les murs sur lesquels viendront reposer la toiture.

Ces travaux doivent être procédés d’études de la structure pour s’assurer que les fondations existantes et les murs porteurs ont la capacité de supporter cette surélévation.

Une autre solution pour « gagner » des combles perdus en cas de hauteur insuffisante consiste à décaisser, c’est-à-dire à abaisser le plafond du rez-de-chaussée pour gagner de la hauteur dans les combles. Là encore, il s’agit de travaux lourds, mais tout à fait réalisables par des professionnels. Il faut cependant que la hauteur du rez-de-chaussée soit suffisante pour réaliser un décaissement de quelques dizaines de centimètres sans donner l’impression d’étouffement dans les pièces du bas.

Pente trop faible

Si l’impossibilité d’aménager les combles découle d’une pente trop faible, il est possible de modifier la pente de toit. Dans ce cas, l’artisan procédera au remplacement complet de la toiture existante par une toiture à pente plus prononcée.

Tout ce qu’il faut savoir sur l’aménagement des combles

Gagner les combles perdus nécessite de prévoir une bonne isolation pour que les combles, une fois aménagés, ne se transforment pas en fournaise l’été et en glacière l’hiver. C’est une condition indispensable pour que les combles perdus deviennent un espace de vie.

L’isolation peut être réalisée avec des matériaux tels que la ouate de cellulose, très efficace pour le confort d’été comme pour le confort d’hiver et offrant de bons résultats en acoustique. Pour atteindre la résistance thermique des bâtiments basse consommation, il vous faudra :

• 4 à 4,4 m².K/W en rampant de toiture,
• 2,2 à 2,9 m².K/W sur les murs extérieurs,
• 4,8 m².K/W au plancher.

Pour mémoire, tous les travaux étendant la surface habitable doivent faire l’objet d’un dépôt de déclaration, voire d’un dossier de permis de construire à la mairie. Il ne faut donc pas omettre cette démarche, plus importante encore si vous rehaussez la toiture.

Faire réaliser des travaux pour « gagner » les combles perdus peut entraîner des désordres sur le logement. Assurez-vous d’être bien couvert auprès de votre agent d’assurance. Vous devez notamment souscrire une assurance dommage ouvrage. De son côté, l’artisan doit avoir souscrit deux types d’assurance :

• responsabilité civile,
• garantie décennale.

S’agissant de travaux lourds, pour la plupart, vous serez peut-être amené à faire appel aussi à votre banquier. L’aménagement des combles perdus coûte en moyenne :

• 500 à 1 000 euros du mètre carré pour modifier une charpente en W,
• 1 500 à 2 500 euros du mètre carré pour rehausser la toiture,
• 1 800 à 2 500 euros du mètre carré pour changer la toiture.

Vous pouvez bénéficier des aides à la rénovation énergétique. Elles concernent les travaux d’isolation des rampants de toiture ainsi que tous travaux permettant de sortir du statut de passoire énergétique ou d’atteindre un niveau BBC. Pour être éligibles à MaPrimeRénov’, les travaux d’isolation doivent respecter une résistance thermique plus élevée :

• 6 m².K/W en rampant de toiture et plafonds de combles,
• 3,7 m².K/W sur les murs extérieurs.