Quel est l’impact du confinement sur votre facture énergie ?

Date de publication : vendredi 14 août 2020

La facture d’énergie est l’un des plus gros postes dans le budget des ménages. Le confinement a modifié le mode de vie des Français mais a-t-il réellement impacté leur consommation d’électricité et leur budget « énergie » ?

Baisse globale de la consommation d’électricité, mais pas pour les ménages

RTE avait estimé, début avril, que la consommation globale d’électricité avait diminué de 15 à 20 %. Il faut dire que le printemps a apporté de très belles journées, entraînant une diminution des charges de chauffage. De plus, les entreprises, grosses consommatrices d’électricité, étaient majoritairement à l’arrêt, expliquant cette baisse globale de consommation d’électricité.

Parallèlement, pour les ménages, les modes de vie ont évolué avec le confinement et le budget d’électricité a légèrement augmenté. La présence permanente à la maison de tous les membres du foyer a généré une augmentation de la consommation électrique :

  • chauffage toute la journée (même s’il a fait plutôt beau),
  • télétravail et école à la maison,
  • cuisine quotidienne et réalisation de recettes inhabituelles (pains, gâteaux).

RTE estime d’ailleurs que c’est ce dernier point qui a le plus impacté la facture d’électricité des ménages. Le site de lintern@ute avait réalisé une simulation de l’impact du confinement sur la facture d’électricité d’un couple avec un enfant de 12 ans vivant dans un appartement de la région parisienne. Entre le télétravail, les jeux vidéo et séries télé, les déjeuners pris à la maison, le surcoût de chauffage pendant les premiers jours, le supplément de consommation s’élève à 40 euros pour les 2 mois (sur la base du tarif réglementé de base). De son côté, le simulateur de Selectra annonce qu’une famille vivant dans un logement de 120 mètres carrés devrait tabler sur un supplément de près de 100 euros.

Puis-je suspendre le paiement de ma facture ?

Du fait du confinement, de nombreux ménages ont vu leurs dépenses quotidiennes augmenter et leurs revenus diminuer. Le règlement de la facture d’électricité, dans ces conditions, peut être compromise. Le Gouvernement a mis en place de nombreuses mesures pour tenter de limiter l’impact de la crise sanitaire sur les budgets des entreprises et des ménages.

Toutefois, la possibilité de suspendre le paiement de la facture d’électricité n’est accordée qu’aux entreprises. Les indépendants, les très petites entreprises (maxi 10 salariés), les professions libérales ou les exploitants agricoles ont la possibilité d’étaler ou de reporter le règlement de leurs factures d’électricité, de gaz, d’eau de leurs locaux professionnels sous certaines conditions. Cette mesure ne concerne malheureusement pas les ménages. Cependant, rien ne les empêche d’essayer de trouver un arrangement avec leur fournisseur d’électricité. Certains d’entre eux ont d’ailleurs mis en place des mesures spécifiques :

  • prolongation des délais de règlement,
  • allongement des délais de pénalités,
  • suspension des réductions ou interruptions de fourniture.

Précisons que pendant toute la durée de la crise sanitaire, ils n’ont pas le droit de couper l’électricité aux ménages défavorisés, même en cas de non-paiement des factures.

Utiliser le chèque énergie pour payer sa facture d’électricité

Parmi les mesures mises en place, le chèque énergie 2019 a vu son délai d’utilisation deux fois prolongé. Il est désormais possible de s’en servir jusqu’au 23 septembre 2020. Quant au chèque énergie 2020, si sa distribution a pris un peu de retard du fait de la crise sanitaire, il devait arriver courant avril-mai, selon les départements, et pourra être utilisé jusqu’au 31 mars 2021.

Les ménages constatant une augmentation de leur consommation d’électricité auront tout intérêt à utiliser leur chèque énergie 2019 ou 2020 pour le règlement de leur facture d’électricité. A tout le moins, ils n’oublieront pas de transmettre à leur fournisseur d’énergie l’attestation jointe au chèque énergie pour justifier qu’ils en sont bénéficiaires. Cette attestation les place en effet sous le régime de protection de l’article L.115-3 du code de l’action sociale et des familles.