RE 2020 : décryptage du décret “exigences et méthodes”
Date de publication : vendredi 18 février 2022
Le décret « exigences et méthodes » qui précise les modalités d’application de la nouvelle réglementation environnementale RE 2020 a été proclamé le 31 juillet 2021. Ce texte définit les exigences de performance environnementale et énergétique des nouvelles constructions. Celles-ci s’appliqueront en trois temps. Décryptage.
Un décret pour 5 exigences environnementales
Le décret du 29 juillet définit les exigences environnementales et de performance énergétique des nouvelles constructions :
- L’optimisation de la conception énergétique du bâti
La RE 2020 intègre les principes de l’architecture bioclimatique. La performance énergétique doit être recherchée dès la conception de la construction, à travers l’orientation du bâti et notamment des pièces à vivre, le choix des matériaux, la disposition des fenêtres et baies vitrées, l’installation de brise-soleil pour le confort d’été, etc.
- La limitation de la consommation d’énergie primaire
Le coefficient d’énergie primaire permet de calculer la consommation globale des énergies du bâtiment en compilant les usages références de la RT 2012 (chauffage, eau chaude sanitaire, éclairage, refroidissement, auxiliaires de distribution et de ventilation) et les consommations liées aux parties communes et parkings (ascenseur, ventilation et éclairage).
- La limitation de l’impact sur le changement climatique associé à ces consommations
Il faut prévoir la réduction des émissions de gaz à effet de serre, notamment par l’utilisation des énergies renouvelables.
- La limitation de l’impact des composants du bâtiment sur le changement climatique
Le choix des constructeurs doit porter sur des matériaux durables. La durabilité est calculée sur l’ensemble du cycle de vie. Les matériaux biosourcés doivent être favorisés.
- La limitation des situations d’inconfort dans le bâtiment en période estivale
Contrairement à la RT 2012, la RE 2020 prend en compte le confort d’été dès la construction. Cela permet de réduire l’usage des ventilateurs et autres refroidisseurs, souvent très énergivores.
Une application en 3 étapes
Le décret publié le 31 juillet 2021 prévoit une application en 3 étapes des exigences de performance énergétique et environnementale des nouvelles constructions.
- A partir du 1er janvier 2022, les exigences s’appliquent aux constructions à usage d’habitation.
- A partir du 1er juillet 2022, elles s’appliquent aux constructions à usage d’enseignement secondaire et primaire et à usage de bureaux.
- A partir du 1er janvier 2023, elles s’appliquent aux extensions de ces bâtiments ainsi qu’aux constructions provisoires et les habitations légères de loisir.
Si le décret précise bien les méthodes de calcul pour la première étape, il ne dit rien sur celles applicables dans la deuxième. Un nouveau décret devrait donc paraître d’ici à la fin du 1er semestre 2022.
D’ici au 31 décembre 2022, un nouveau label, en cours de mise au point, sera instauré. Ce label atteste de la conformité de la performance énergétique et environnementale des constructions à la nouvelle RE 2020.
Des méthodes de calcul complexes
Un arrêté vient préciser les méthodes de calcul des différents indicateurs. Il spécifie en particulier, dans ses annexes, les plafonds et les seuils qui permettent d’obtenir la conformité à la réglementation.
Le besoin bioclimatique : Bbio
Il définit les besoins du logement en chauffage, éclairage et refroidissement pour un usage confortable sans tenir compte des systèmes de chauffage, eau chaude et refroidissement.Dans les maisons individuelles (MI), le plafond est fixé à 63 points au plus. Ce plafond varie en fonction de la région d’implantation du bâtiment d’habitation, de sa surface et de son exposition au bruit. Entrent dans la formule de calcul des constantes associées aux différents besoins (éclairage artificiel, chaud, froid).
La consommation d’énergie primaire (Cep)
Calculé en kWhep/m²/an, le Cep définit l’ensemble des consommations conventionnelles d’énergie primaire de l’habitation quels que soient les usages, y compris les auxiliaires de distribution et ventilation.Il est calculé à partir des consommations d’énergie que multiplie le coefficient de conversion en énergie primaire lié à chacune des énergies utilisées. Seules sont retenues les énergies importées, éventuellement déduite la part d’énergie produite autoconsommée.
Pour rappel, le CepMI est limité à 75 kWep/m²/an.
L’indicateur d’impact des consommations énergétiques sur le changement climatique (IC énergie)
Il correspond à la part d’énergie finale consommée multipliée par le facteur d’émission de gaz à effet de serre de chaque système énergétique, pondéré d’un coefficient de 0,79.Le facteur d’émission est défini en kilo équivalent CO2 par kilowattheure d’énergie finale :
- 0,03 pour le bois en bûches ou granulés,
- 0,079 pour le chauffage électrique,
- 0,069 pour l’éclairage électrique.
L’indicateur d’impact du bâti (IC construction)
La formule de calcul additionne l’impact climatique de chacun des éléments et composants inclus dans la construction.Ce ne sont que quelques exemples de calculs très complexes des exigences énergétiques des nouvelles constructions. Des logiciels certifiés permettent heureusement aux professionnels de réaliser ces calculs en quelques clics.