Guide Complet du Calorifugeage de Tuyauterie et ses Avantages

Date de publication : mardi 16 juillet 2024

Le calorifugeage de tuyauterie repose sur l’isolation de la tuyauterie : canalisations, conduits, tuyaux, notamment ceux des systèmes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire. Cette pratique permet de réduire les pertes caloriques et, par conséquent, les consommations d’énergie. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur l’isolation thermique des tuyaux : rôle, avantages, économies possibles, étapes à suivre, aides disponibles, dans notre guide complet sur le calorifugeage.

tuyau calorifugé

Qu'est-ce que le calorifugeage et comment fonctionne-t-il ?

Le calorifugeage tient un rôle important dans l'isolation thermique. Lorsque les tuyaux des chaudières gaz ou fioul passent dans des pièces non chauffées, voire à l’extérieur, leur isolation réduit les déperditions de chaleur dues au transfert énergétique entre les tuyauteries et l’air ambiant.

Les travaux consistent à isoler le tuyau à l’aide d’un manchon calorifuge constitué de matériau isolant, type mousse. Le manchon fait office de protection contre le froid. En passant dans le tuyau calorifugé, l’eau chaude du chauffage central ou du réseau d’eau chaude sanitaire ne subit plus une chute de température de plusieurs degrés.

Quelles sont les économies d'énergie et la réduction des factures de chauffage réalisables grâce au calorifugeage ?

La température des pièces de type chaufferie, non chauffées, est souvent inférieure à 15°C, alors que l’eau qui passe dans les tuyaux de chauffage et d’eau chaude est comprise entre 50 et 70 °C. Le passage du tuyau dans une pièce non chauffée peut induire une baisse de la température de l’eau de plusieurs degrés.

L’isolation de la plomberie, en empêchant cette baisse de température, permet un gain substantiel sur les consommations d’énergie. Les économies potentielles d'énergie de chauffage et de production d’eau chaude peuvent aller jusqu’à 15 %.

En réduisant les déperditions d’énergie par les tuyaux, il est ainsi possible de réduire la puissance de chauffe et, de ce fait, diminuer la facture de chauffage d’autant.

Quels sont les avantages du calorifugeage pour les différents types de tuyauteries et comment améliore-t-il le confort thermique des occupants ?

Le calorifugeage est une mesure de rénovation thermique importante. Dans les immeubles, elle est d’ailleurs reconnue comme l’une des plus rentables en termes d’efficacité énergétique.

La protection des tuyaux de chauffage central d’un bâtiment contre le froid permet d’améliorer le confort thermique de ses occupants en maintenant à l’intérieur une température douce, moins susceptible de variations liées à la température des tuyaux passant dans les pièces non chauffées.

S’agissant des tuyaux d’eau chaude sanitaire, le calorifugeage réduit le temps nécessaire à l’arrivée de l’eau chaude aux robinets du lavabo ou de la douche.

Le calorifugeage des tuyaux transportant de la vapeur d’eau contribue non seulement à réduire les déperditions de chaleur mais également à limiter le bruit produit par le passage de la vapeur dans les tuyaux.

Quelle est l'importance du calorifugeage dans les immeubles de grande taille et comment contribue-t-il à la salubrité des installations ?

Dans les immeubles, les systèmes de production d’eau chaude sanitaire et les chaudières de chauffage central sont situés dans des lieux non chauffés, très éloignés des lieux de distribution que sont les logements. L’éloignement intensifie les risques de pertes caloriques. Le calorifugeage des tuyaux apporte des avantages certains en termes d’économies d’énergie pour la copropriété, mais aussi en termes de confort thermique pour l’ensemble des résidents.

Dans les immeubles anciens, la plomberie vétuste peut nuire à la salubrité des lieux du fait des risques de gel et d’infiltrations liées à la condensation. Le calorifugeage des tuyaux anciens ou le remplacement du calorifugeage en place contribue ainsi à la salubrité et à la durabilité des installations.

Depuis 2018, le remplacement ou l’installation d’un chauffe-eau ou d’une chaudière dans les immeubles résidentiels doivent être complétés par le calorifugeage de tout le réseau de distribution. Un décret du 7 juin 2023 renforce cette exigence en imposant, d’ici 2027, l’isolation de tous les réseaux de distribution de chaleur (chauffage ou eau chaude sanitaire) circulant dans les volumes non chauffés et de distribution de froid (climatisation) dans les volumes non refroidis.

Quelles sont les étapes clés dans le processus de calorifugeage et quels matériaux isolants sont utilisés ?

Avant de lancer les travaux de calorifugeage, l’état des tuyaux doit être soumis à une vérification complète. La vérification permet notamment de définir les paramètres déterminants dans le choix des matériaux isolants.

Le choix peut s’avérer difficile, compte tenu de l’éventail des isolants existants : minéraux, végétaux, synthétiques, biosourcés. L’assistance au maître d’ouvrage, obligatoire pour bénéficier des aides, se montre d’un grand secours pour sélectionner le matériau le plus approprié.

Si l’opération impose le retrait d’un calorifugeage ancien, celui-ci doit être réalisé préalablement par des professionnels qualifiés, particulièrement si l’ancien matériau contient de l’amiante.

Le professionnel procède ensuite à la mise en place du nouvel isolant, présenté le plus souvent sous la forme de manchons placés autour de chaque tube, tuyau ou accessoires, notamment les points singuliers (vannes, robinets, soupapes, etc.).

A l’issue des travaux, un bureau indépendant effectue un contrôle du chantier et, le cas échéant, produit une attestation de la qualité de la réalisation.

Comment choisir le bon isolant pour son projet de calorifugeage ?

La laine de roche, au prix le plus bas, et la mousse synthétique sont les matériaux isolants couramment utilisés en calorifugeage. Pour choisir un bon isolant de calorifugeage, il faut tenir compte de sa conductivité : plus elle est faible, plus le matériau est isolant, à épaisseur égale. Voici quelques exemples de matériaux classés selon leur conductivité thermique :

  • mousse phénolique : 0,022 W/m.K,
  • air : 0,025 W/m.K,
  • polystyrène extrudé : 0,035 W/m.K,
  • laine minérale : 0,38 W/m.K.

Le diamètre des tuyaux à isoler est important : combiné avec la conductivité de l’isolant, il permet de déterminer l’épaisseur d’isolant nécessaire pour atteindre la classe 4, norme obligatoire pour bénéficier des aides, et qui sera imposée à partir de 2027.

Le choix de l’isolant dépend aussi de la place disponible dans la chaufferie et les lieux de passage des tuyaux. Plus l’espace est réduit, moins l’isolant devra être conducteur, afin d’en réduire l’épaisseur nécessaire.

Comment le calorifugeage peut-il révéler et résoudre des problèmes d'amiante et quelle est la procédure pour voter le calorifugeage en copropriété ?

Dans les bâtiments anciens, les travaux de calorifugeage peuvent révéler la présence d’amiante :

  • plaques de calorifugeage en amiante-ciment ou enduits de calorifugeage à base d’amiante utilisés par le passé pour isoler les tuyaux et les chaudières,
  • joints et rubans d’étanchéité en amiante qui servaient à sceller les raccords et les tubes et à isoler les vannes.

L’intervention de professionnels qualifiés est alors nécessaire pour retirer ou calfeutrer les produits en amiante dans les conditions de confinement et de sécurité réglementaires : ventilation de la zone, port d’équipements de protection appropriés, nettoyage après travaux, etc.

Les travaux de calorifugeage, et plus encore les travaux liés à l’amiante, doivent respecter un processus de décision et de vote en copropriété. Les copropriétaires doivent voter les travaux en assemblée générale, à la majorité absolue.

A noter, dans le cas de travaux subventionnés jusqu’à 100 %, les copropriétaires n’ont pas à provisionner une avance de trésorerie, ce qui peut les inciter à se prononcer favorablement.

Quels sont les critères et les différentes aides et subventions disponibles pour le calorifugeage ?

Les travaux de calorifugeage participent à l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments. C’est pourquoi ils entrent dans la liste des travaux éligibles à MaPrimeRénov’ – rénovation globale.

Dans les copropriétés, ils sont éligibles à MaPrimeRénov’ Copropriétés à hauteur de 30 % du coût des travaux hors taxes dès lors qu’ils participent à l’atteinte d’un gain énergétique supérieur à 35 % (45 % du coût HT pour un gain d’au moins 50 %). Sont éligibles les copropriétés dont les trois quarts au moins sont des résidences principales (deux tiers si la copropriété ne dépasse pas 20 lots). Les copropriétés fragiles ou en difficulté peuvent bénéficier d’un abondement de 20 % de leur prime. En cas de sortie de passoire, les travaux bénéficient d’un bonus de 10 %.

Dans les maisons individuelles, ils peuvent bénéficier de MaPrimeRénov’ Parcours accompagné si l’opération globale permet un gain de 2 classes énergétiques au moins. Sont éligibles les logements construits depuis plus de 15 ans, occupés à titre de résidence principale.

L’aide MaPrimeRénov’ est cumulable avec les autres aides à la rénovation énergétique telles que la TVA à taux réduit à 5,5 %, l’éco-prêt à taux zéro ou encore, lorsqu’elles existent, les aides des collectivités locales.

Les copropriétés peuvent également cumuler ces aides avec les aides des fournisseurs d’énergie dites « certificats d’économies d’énergie » (CEE).

Quelles sont les spécificités deMaPrimeRénov' Copropriété pour le calorifugeage et comment peut-il valoriser une copropriété tout en impactant les charges de copropriété ?

MaPrimeRénov' est une aide de l’État qui peut être versée par l’Anah aux propriétaires bailleurs ou occupants réalisant des travaux de rénovation énergétique dans leur logement (isolation, ventilation, etc.). Dans ce cas, elle ne couvre pas les travaux de calorifugeage.

Elle peut aussi prendre la forme d’une aide versée au syndic pour un ensemble de travaux dans les parties communes des copropriétés, ainsi que des travaux d’intérêt collectif dans les parties privatives, y compris les travaux spécifiques au calorifugeage. Dans ce cas, l’aide est collective et versée au syndic et non aux copropriétaires.

MaPrimeRénov’ copropriété bénéficie à chaque copropriétaire dès lors que les travaux aidés contribuent à valoriser leur bien. L’aide impacte ensuite les charges des copropriétaires en fonction de leurs parts, le syndic la répartissant selon la règle des tantièmes.

Comment le calorifugeage peut-il être financé jusqu'à 100 % et quels sont les avantages de choisir une entreprise spécialisée ?

Le Gouvernement a mis en place une option de financement intégral avec les fournisseurs d’énergie, à travers le dispositif des CEE (certificats d’économie d’énergie). Pour en bénéficier, il convient de respecter les critères définis par la fiche d’opération standardisée BAR-TH-160 : calorifugeage du réseau de chauffage et eau chaude collectif existant dans les immeubles résidentiels :

  • réalisation sur un réseau dont l’isolation en place est d’une classe 2 au plus,
  • isolant mis en place de classe 4 ou supérieure,
  • travaux effectués par un professionnel qualifié RGE (reconnu garant de l’environnement).

Travailler avec des professionnels qualifiés présente plusieurs avantages :

  • accompagnement dans l’opération,
  • garantie de travaux de qualité,
  • obtention de toutes les aides,
  • choix du meilleur isolant.

Parce que le Gouvernement souhaite encourager les rénovations thermiques dans tous les immeubles et bâtiments, privés ou publics, individuels ou collectifs, les aides mises en place permettent une prise en charge jusqu’à 100 % des travaux de rénovation énergétique.