Rénovation thermique : comment bien choisir son isolant ?

Date de publication : mardi 27 juin 2023

Le choix du meilleur isolant thermique est essentiel dans une opération de rénovation thermique. Les critères sont nombreux, entre performances thermiques et prix, et les matériaux très divers. Voici comment savoir quel isolant choisir pour une isolation efficace.

Diffusion de l’isolant

Quels sont les meilleurs isolants pour une rénovation thermique ?

L’isolation efficace d’une maison implique un choix d’isolant judicieux. Le marché est vaste et varié, rendant difficile le choix du meilleur isolant. Biosourcés, synthétiques, minéraux, découvrez dans ce tableau un panel des matériaux isolants prenant en compte leur conductivité, leur résistance thermique, leur temps de déphasage et leur prix.

Famille d’isolants Isolant Conductivité thermique en W/m.K Résistance thermique pour 20 cm en m²K/W Déphasage thermique en heures Prix en €/m²
Matériaux biosourcés laine de mouton 0,039 à 0,042 4,76 à 5,12 5 15 à 25 €
fibre de bois rigide 0,042 4,76 9 à 18 20 €
liège isolant 0,042 4,76 13 15 à 25 €
laine de chanvre 0,039 à 0,045 4,44 à 5,12 10 15 à 20 €
ouate de cellulose 0,035 à 0,041 4,87 à 5,71 7 à 10 25 €
Isolants minéraux laine de roche 0,034 à 0,040 5 à 5,88 6 5 à 15 €
vermiculite 0,06 à 0,08 2,5 à 3,33 6
laine de verre 0,030 à 0,040 5 à 6,66 4 3 à 20 €
perlite expansée 0,045 à 0,06 2,5 à 4,44 6 190 €
Isolants synthétiques polyuréthane 0,022 9,09 6 8 à 35 €
polystyrène expansé 0,038 5,26 4 15 à 25 €
IIsolant naturel paille 0,050 à 0,075 2,66 à 4 12 à 16 17 à 25 €

Comment choisir le meilleur isolant pour la rénovation thermique de son logement ?

Il n’est pas toujours facile de choisir parmi la multitude d’isolants disponibles sur le marché. Cependant, il faut savoir que la qualité d’un matériau isolant est basée sur trois critères :

  • la conductivité thermique,
  • la résistance thermique,
  • le déphasage thermique.

D’autres critères tels que la résistance aux insectes, aux rongeurs, aux parasites, au feu ou à l’eau sont déterminants pour la longévité de l’isolant.

La conductivité thermique de l’isolant

La conductivité thermique d’un matériau est un critère clé pour évaluer son efficacité d’isolation. Plus la conductivité thermique est faible, moins le matériau est conducteur de chaleur. Un matériau à faible conductivité thermique offre une meilleure isolation, car il limite la propagation de la chaleur vers l’extérieur à travers sa structure.

Par exemple, la laine de roche a une conductivité thermique d’environ 0,034 W/m·K (watts par mètre-kelvin), ce qui en fait un excellent isolant.

La résistance thermique de l’isolant

La résistance thermique permet de mesurer la capacité d’un matériau à résister aux déperditions de chaleur. Elle est déterminée par l’épaisseur et les propriétés isolantes du matériau (conductivité). Une résistance thermique élevée signifie qu’un matériau offre une meilleure isolation pour une épaisseur donnée.

La résistance thermique de la paroi isolée R se calcule à partir de deux éléments :

La formule de calcul est la suivante : R = e/λ et le résultat s’exprime en m².K/W (mètres carrés-kelvin par watt).

Dès lors que votre choix s’est porté sur un isolant, c’est donc l’épaisseur de l’isolant qui déterminera la performance thermique des parois à isoler. Ainsi, si vous choisissez un matériau isolant dont le λ est 0,030 (laine de verre), l’épaisseur nécessaire sera moins importante que si le matériau isolant a un λ de 0,042 (fibre de bois rigide).

Pour calculer l’épaisseur d’isolant nécessaire, la formule est la suivante : e = R*λ. Le résultat obtenu est en mètres, à convertir en centimètres. Si la résistance thermique souhaitée est de 7 avec la laine de roche : 7 * 0,034 = 0,238 mètre, soit 23,8 centimètres.

Mieux vaut ne pas lésiner sur l’épaisseur d’isolant, d’autant qu’elle n’interviendrait que pour 10 % dans le montant de l’opération, selon un bureau d’études spécialisé dans le BBC (bâtiment basse consommation). Dans le cas de l’isolation des murs, si vous voulez réduire l’épaisseur pour gagner de la place, il vous faut choisir un matériau isolant ayant un lambda le plus faible possible. En Allemagne, dans les opérations de rénovation, on préfère aux laines minérales ou naturelles les panneaux isolants sous vides, aussi efficaces mais beaucoup moins épais.

Le déphasage thermique de l’isolant

Le déphasage thermique mesure le temps que met la chaleur pour passer à travers un matériau. Il dépend de la conductivité thermique, de l’épaisseur et de la densité du matériau. Plus le déphasage thermique est élevé, plus le matériau retarde le transfert de chaleur.

Par exemple, la ouate de cellulose, avec un déphasage thermique de 10 heures, retiendra la chaleur pendant une période plus longue que le polystyrène expansé (4 heures).

La longévité de l’isolant

La durabilité d’un bon isolant se définit par sa capacité à résister au tassement et à ne pas pourrir. Les laines minérales et le polystyrène ont tendance à se tasser avec le temps, ce qui compromet leur efficacité. Il pourra être utile de recharger en épaisseur au fil des années. Ils présentent également une perméabilité à la vapeur d’eau qui impose l’installation préalable d’un pare-vapeur.

A contrario, le verre cellulaire, le bois et la ouate de cellulose offrent une grande longévité. Parmi les isolants écologiques, la laine de chanvre est sans doute l’isolant naturel le plus performant et offre en outre une résistance naturelle aux parasites.

Pour ce qui est de la résistance au feu, les plus problématiques sont les polystyrènes et le bois.

Le conditionnement et prix de l’isolant

La majorité des isolants existent en rouleaux, en panneaux ou en vrac. Le choix du conditionnement détermine la technique qui sera utilisée pour isoler. Le vrac est le conditionnement utilisé pour une isolation soufflée, tandis que les rouleaux et panneaux se posent sur les parois. Dans les combles perdus, le soufflage est la technique la plus rapide et la plus efficace, puisqu’elle évite les ponts thermiques. Sous les rampants de toiture, les rouleaux sont plus faciles à poser, tandis que les panneaux rigides s’utilisent le plus souvent pour les cloisons.

Les prix sont très variables. La laine de verre et les polystyrènes sont les isolants les moins chers (5-15 euros le mètre carré). Dans les isolants biosourcés, la laine de chanvre et le lin sont parmi les moins chers, à 10-15 euros le mètre carré. La ouate de cellulose offre aussi un bon rapport qualité-prix, à 20-25 euros le mètre carré. Pour réduire le coût de votre isolation, vous pouvez obtenir des aides financières comme la prime éco-énergie.

Quel est le meilleur isolant thermique pour la rénovation énergétique de son logement ?

Au moment de rénover son logement pour améliorer son efficacité énergétique, le choix de l’isolant thermique joue un rôle crucial car il a un impact significatif sur les performances énergétiques, le confort thermique et les économies réalisées à long terme. Mais face à la multitude d’options disponibles parmi les différents types d’isolants, comparer les différents matériaux d’isolation peut s’avérer utile afin de faire le meilleur choix.

Voici un tableau comparatif des principaux isolants thermiques utilisés dans la rénovation énergétique, mettant en évidence leurs caractéristiques, avantages et limites. Cette ressource vous permet de prendre une décision éclairée pour optimiser l’isolation de votre logement.

Famille d’isolants Isolant Avantages Inconvénients Type de rénovation recommandé épaisseur recommandée pour R=5
Matériaux biosourcés laine de mouton Résistant à l’humidité
Bonne longévité
Faible résistance au feu et aux nuisibles
Pas idéale pour le confort d’été
Planchers, toitures, finition bourrage 19 à 21 cm
fibre de bois rigide Bonnes performances phoniques
Très résistant
Très bon rapport qualité/coût
Faible résistance aux nuisibles (sauf traitement) et au feu Murs, toitures, murs extérieurs 21 cm
liège Résistant au feu, à l’humidité et aux nuisibles
Pas de perte d’espace dans l’isolation des murs intérieurs
Bonnes performances phoniques
Coût élevé Murs, toitures, planchers 21 cm
chanvre Très résistant à la moisissure et aux nuisibles Faible résistance au feu (sauf traitement) Murs, toitures, planchers 19,5 à 22,5 cm
ouate de cellulose Bonne résistance au feu, à l’humidité et aux nuisibles
Bonnes performances phoniques et thermiques
Coût élevé
Risques de tassement avec le temps
Murs, toitures, planchers 17,5 à 20,5 cm
Isolants minéraux laine de roche Coût faible
Facilité de pose
Faible résistance à l’humidité
Risques de tassement
Murs, toitures, planchers, fondations 517 à 20 cm
vermiculite Bonne résistance au feu et aux nuisibles
Bonne longévité
Faible résistance à l’humidité Murs, toitures, planchers 30 à 40 cm
laine de verre Coût faible
Facilité de pose
Faible résistance à l’humidité
Risques de tassement
Murs, toitures, planchers 15 à 20 cm
perlite expansée Bonne résistance au feu et aux nuisibles
Bonne longévité
Coût très élevé Murs, toitures, planchers 22,5 à 30 cm
Isolants synthétiques polyuréthane Bonne résistance à l’humidité
Bonne résistance mécanique
Faible longévité
Faible résistance au feu
Murs, toitures, planchers 11 cm
polystyrène expansé Bonne résistance à l’humidité
Faible coût
Facilité de pose
Faible résistance au feu et aux nuisibles Murs, toitures, planchers, fondations 19 cm
IIsolant naturel paille 100 % naturel et biodégradable
Très bon confort d’été
Faible résistance à l’humidité et aux nuisibles
Faible pouvoir isolant
Toitures, murs extérieurs 25 à 37,5 cm

Pour conforter votre choix d’isolant, il est recommandé de prendre contact avec un professionnel de l’isolation labellisé RGE ou par un conseiller énergie qui pourront vous donner des conseils sur les travaux éligibles aux aides à la rénovation énergétique.