COP26 : ce qu’il faut retenir du 26e sommet pour le climat de l’ONU
Date de publication : vendredi 26 novembre 2021
La 26ème édition de la « conférence des parties » (COP) de l’ONU s’est déroulée pendant les 12 premiers jours de novembre 2021. Cette conférence pour le climat se réunit annuellement depuis plus d’un quart de siècle. Que faut-il retenir de cette dernière édition ?
Une conférence annuelle sur le climat : dans quel but ?
La COP26 qui s’est réunie à Glascow était présidée par le Royaume-Uni, en partenariat avec l’Italie. Plus de 200 pays étaient représentés pour lutter contre le changement climatique. Tous les acteurs y étaient conviés, entreprises et gouvernements en tête, pour stimuler une démarche climatique.
Au menu des différentes interventions, les participants ont réfléchi aux moyens de réduire encore leur empreinte carbone pour parvenir à limiter le réchauffement de la planète.
Les réflexions portaient sur les 5 axes :
- Transport routier propre,
- Transition énergétique,
- Nature,
- Adaptation et résilience,
- Finance.
L’objectif final de la conférence internationale sur le climat consiste à engager les Gouvernements à poser des actions pour limiter le réchauffement de la planète à + 1,5 °C. Les autres acteurs répondent également aux attentes de la COP26 en prenant leurs propres engagements :
- Proposition de modèles de véhicules hybrides et électriques,
- Utilisation des énergies propres,
- Réduction des émissions de carbone.
Des négociations au forceps
La COP26 a joué les prolongations. Alors qu’elle devait se terminer à 19 heures le 12 novembre, il restait encore du travail aux dirigeants des 200 pays. Des questions importantes, qui permettaient d’aboutir à un résultat ambitieux, n’étaient toujours pas tranchées une heure avant la clôture.
Certains pays se voyaient déjà repartir de la conférence très insatisfaits des résultats obtenus. Les Ougandais, par exemple, regrettaient que les pays les plus riches, moins affectés par le réchauffement climatique, soient les mêmes qui monopolisaient la parole lors des négociations.
Des pays pauvres déploraient aussi ne pas avoir reçu les 100 milliards d’euros annuels promis par les mêmes pays riches aux pays les plus impactés par le changement climatique lors du G20 de 2020. Cet engagement, dont la genèse remonte à la COP15, avait été entériné par l’accord de Paris lors de la COP21.
Finalement, il aura fallu un jour supplémentaire pour faire aboutir les négociations entamées lors de la COP26. Mais l’accord entériné le samedi 13 novembre ne satisfait pas tout le monde, à commencer par Greta Thunberg, qui considère que tout cela n’est que « blah, blah, blah » et que « Si nous ne parvenons pas à des réductions d’émissions annuelles immédiates, drastiques et sans précédent à la source, cela signifie que nous échouons quand il s’agit de cette crise climatique. »
Elle ajoute que « Des petits pas dans la bonne direction », « faire quelques progrès » ou « gagner lentement » équivaut à perdre.
Les décisions prises lors de la COP26
L’accord prévoit la fin des investissements dans les projets d’énergies fossiles d’ici fin 2022. Des pays comme les Etats-Unis, la France et le Canada ne devraient donc plus financer le développement de projets à base de pétrole, gaz ou charbon exempts de procédés de capture de carbone. L’argent qui y aurait été consacré servira au développement des énergies renouvelables.
190 organisations, régions et pays se sont engagés à sortir du charbon pour 2030 (2040 pour les pays en voie de développement) et 77 ont signé pour une fermeture de leurs centrales à charbon et l’abandon de nouvelles constructions. Les grandes mondiales suivent le mouvement, à l’exception des Etats-Unis, de la Chine et de l’Inde.
Concernant le transport, la suppression des véhicules thermiques n’est pas pour demain. Seuls quelques pays (une trentaine sur les 200) se sont engagés à faire en sorte que les véhicules neufs soient « zéro émission » d’ici 2040. Quelques-uns s’engagent même à ne plus vendre de voitures thermiques d’ici 2035.
Les constructeurs automobiles sont plus circonspects en la matière. Seuls Volvo, Mercedes-Benz, Ford et General Motors suivent le mouvement. Greenpeace s’inquiète que de grands producteurs (Hyundai ou Toyota, par exemple) et de grands pays (Chine, Etats-Unis, Japon) aient rejeté la signature d’un accord « soft » sur les véhicules électriques.
Le Pacte de Glasgow prévoit aussi une diminution des émissions de méthane de 30 % pour 2030. Ce gaz est le 2ème gaz à effet de serre par la quantité d’émission (11% des GES) après le CO2 (81%=, mais le plus puissant en potentiel de réchauffement climatique (PRG). A terme, si le milliards de tonnes méthane contenus dans le pergélisol de l’Antarctique venaient à être libérés suite à la fonte des glaces, le réchauffement climatique serait accéléré de façon catastrophique.
Plusieurs autres engagements ont été pris par quelques dizaines de pays :
- Arrêter et inverser, d’ici 2030, la déforestation (120 pays représentant 90 % des forêts mondiales),
- Renoncer totalement au charbon (une quarantaine de pays, dont la Pologne),
- Produire 130 Mds de dollars pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris (500 entreprises mondiales de finances),
- Renforcer la coopération Chine / Etats-Unis en matière de climat,
- Arrêter la vente des poids lourds thermiques d’ici 2040 (13 pays dans un premier temps).
Les prochaines COP se réuniront en Egypte l’année prochaine puis dans les Emirats Arabes Unis en 2028.