L’empreinte écologique : comprendre et agir pour la réduire

Date de publication : vendredi 14 avril 2023
Date de mise à jour : lundi 24 juin 2024

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Notre empreinte écologique reflète la somme des ressources naturelles que nous prélevons sur la nature pour satisfaire nos modes de vie. Si nous voulons réduire notre empreinte écologique, nous devons avant tout comprendre de quoi il s’agit, comment elle se calcule et quels sont les moyens pour réduire notre empreinte écologique.

QU’EST-CE QUE L’EMPREINTE ÉCOLOGIQUE ?

L’empreinte écologique est une mesure physique de l’impact humain sur l’environnement. Plus précisément, elle mesure la quantité de ressources naturelles nécessaires pour soutenir notre mode de vie :

  • production de biens et services,
  • consommation d’énergie,
  • gestion des déchets,
  • absorption des gaz à effet de serre, etc.

Sont ainsi pris en compte dans l’empreinte écologique notre alimentation, les moyens de transport et de chauffage utilisés, la quantité de déchets que nous émettons, l’origine de notre énergie, etc.

Exprimée en unité de mesure appelée « hectares globaux » (hag), elle représente la superficie de terres et d’eau nécessaires pour produire les moyens nécessaires à la vie quotidienne d’une personne ou d’une population donnée. In fine, nous savons combien de planètes Terre il faudrait pour satisfaire l’ensemble de nos besoins humains.

En quoi la réduction de l’empreinte écologique est-elle cruciale pour les enjeux environnementaux actuels ?

La réduction de l’empreinte écologique est cruciale pour faire face aux nombreux défis environnementaux actuels :

  • Lutter contre le changement climatique en diminuant nos émissions de gaz à effet de serre (économie d’énergie et choix d’énergies renouvelables) et en consommant moins de produits qui contribuent à la déforestation, papier, viande, etc. (la forêt est un puits de carbone naturel important).
  • Préserver la biodiversité et réduire la pression sur les ressources naturelles et l’ écosystème en consommant moins, en choisissant des produits durables et en diminuant la pollution liée à l’agriculture intensive et à l’industrie.
  • Favoriser l’accès à l’eau potable et à la sécurité alimentaire avec une gestion plus durable des ressources en eau en réduisant notre consommation et en luttant contre la pollution.
  • Réduire les déchets et la pollution en privilégiant la réparation, le réemploi et le recyclage.
  • Améliorer la santé publique en diminuant la pollution de l’air et de l’eau, sources de maladies respiratoires et cardio-vasculaires, et en favorisant des modes de vie plus sains et durables.

Réduire l’empreinte écologique est une nécessité non seulement pour préserver la planète mais aussi pour garantir un avenir durable aux générations futures.

Qu’est-ce que la biocapacité ?

La biocapacité est la capacité d’une zone biologiquement productive (forêt, bois, terres agricoles, etc.) à générer les ressources renouvelables (biomasse, nourriture, fibres) et à absorber les déchets produits par les humains (dioxyde de carbone, etc.). Elle est mesurée en hectares globaux (hag).

La biocapacité est un indicateur important pour évaluer la durabilité de nos modes de vie. Si l’empreinte écologique d’une population dépasse la biocapacité de la zone où elle vit, cela signifie qu’elle utilise plus de ressources que ce que la zone peut régénérer. Cela peut mener à l’épuisement des ressources naturelles, à la dégradation de l’environnement et à des changements climatiques.

Il est donc crucial de préserver l’écologie pour vivre dans les limites de la biocapacité de la planète. Le dépassement de cette biocapacité est estimé chaque année, par la publication du “jour du dépassement de la planète”.

Les facteurs influençant l’empreinte écologique

L’empreinte écologique est influencée par plusieurs facteurs, dont les principaux sont :

  • la consommation de ressources : alimentation, énergie, transport, biens matériels ;
  • les modes de vie : taille du ménage, comportements individuels et choix quotidiens ;
  • les technologies : efficacité énergétique, sources d’énergie renouvelables ;
  • la localisation : climat du lieu de vie, disponibilité des ressources naturelles.

Quels sont les principaux facteurs qui influencent l’empreinte écologique d’une personne ?

Parmi les principaux facteurs influençant l’empreinte écologique d’une personne, on retrouve l’alimentation, le transport, le logement et le niveau de consommation de biens matériels :

  • l’alimentation : elle représente en moyenne 20 % de l’empreinte écologique d’un individu.
  • le transport : en moyenne, c’est plus d’un tiers des émissions de CO2, mais selon la situation de chacun, le transport peut représenter jusqu’à 50 %.
  • la consommation de biens matériels : elle représente 10 à 15 % de l’empreinte écologique.

Comment les transports et notre alimentation influencent-ils l’empreinte écologique individuelle ?

L’alimentation et le transport sont au cœur du sujet lorsqu’il s’agit de calculer l’empreinte écologique de chaque personne.

  • Alimentation : la quantité de viande et de produits animaux influe beaucoup sur l’empreinte écologique. Elle peut générer plus de 2 tonnes de CO2 par an pour un seul individu.
  • Transport : être seul dans un véhicule thermique peut générer 2 à 5 fois plus de CO2 qu’un mode de transport plus écologique.

QUELLE DIFFÉRENCE ENTRE EMPREINTE ÉCOLOGIQUE ET EMPREINTE CARBONE ?

Il ne faut pas confondre l’empreinte écologique avec l’empreinte carbone, même si elles sont souvent utilisées ensemble pour évaluer la durabilité environnementale.

Il s’agit de deux mesures différentes de l’impact humain sur l’environnement.

Exprimée en tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère terrestre (CO2), l’empreinte carbone mesure la quantité de gaz à effet de serre émis par les activités humaines, principalement la combustion de combustibles fossiles tels que le pétrole, le gaz naturel et le charbon. L’empreinte carbone est un indicateur essentiel de la contribution des activités humaines au changement climatique.

De son côté, l’empreinte écologique mesure l’utilisation de l’ensemble de la ressource renouvelable naturelle nécessaire pour soutenir un mode de vie ou une activité, y compris l’utilisation des terres, de l’eau et des matériaux, ainsi que l’absorption de nos déchets. C’est un indicateur plus large de l’impact environnemental global des activités humaines.

Il faut noter qu’une empreinte carbone faible ne garantit pas une empreinte écologique faible, car d’autres facteurs peuvent contribuer à l’impact environnemental, tels que l’utilisation des terres, la pollution de l’eau, etc.

Calcul et outils pour évaluer l’empreinte écologique

Calculer son empreinte écologique individuelle permet de prendre pleinement conscience des efforts à faire pour rendre à la planète ce qu’elle nous donne.

Comment l’empreinte écologique est-elle calculée ?

Le calcul de l’empreinte écologique suit un processus en trois stades :

  • l’évaluation des consommations en émission de dioxyde de carbone : alimentation, logement, transport, biens, services, Internet,
  • la conversion des consommations en surfaces (hectares globaux / Hag) en fonction de la productivité et de l’impact environnemental de chaque produit, bien ou service,
  • le calcul de la somme des surfaces nécessaires pour répondre aux besoins d’une personne, d’un pays, d’une activité.

La formule de calcul est complexe, d’où la nécessité d’outils spécifiques.

Quelles sont les méthodes pour calculer l’empreinte écologique d’un individu ou d’une population ?

Le site français NosGestesClimat propose un outil pour évaluer personnellement son impact environnemental. Il est mis à jour régulièrement.

Le site WWF (Suisse) propose également un calculateur d’empreinte écologique individuelle en 38 questions sur la consommation de viandes, œufs et poissons, le chauffage, les appareils électroménagers, le transport, etc. Vous pouvez ainsi vérifier si votre consommation quotidienne est durable.

Le nombre d’outils se multiplie, notamment des applications (Earth Hero, Dunia), ou encore le site de l’ADEME, ImpactCO2, qui permet de comparer deux choix.

La plupart de ces outils, se bornent à signaler l’empreinte carbone, seul le site de WWF s’engage plus loin en déterminant combien de planètes sont nécessaires pour satisfaire vos besoins

QUELLE EST L’EMPREINTE ÉCOLOGIQUE DE LA FRANCE ?

Une planète ne suffit pas pour satisfaire tous les besoins du monde. Mais qu’en est-il de ceux de la France qui représente moins de 1 % de la population mondiale ? En 2022, alors que le monde avait déjà « consommé » l’équivalent d’une planète au 28 juillet, la France, elle, avait déjà entamé une deuxième planète depuis le 5 mai.

En 2023, alors que l’impact mondial se réduisait légèrement (jour du dépassement : 5 août 2023), la France n’améliorait pas son déficit écologique (5 mai 2023).

Il faudrait presque 3 planètes pour parvenir à satisfaire les besoins de l’humanité si tous les pays suivaient notre exemple. Ramenée à chaque individu, l’empreinte écologique d’un Français est, en moyenne annuelle, de 4,5 hag. Elle est de 2,4 hag à l’échelle du monde.

L’empreinte écologique des Français démontre que leur mode de vie est, en moyenne, moins respectueux de la planète que celui du monde, avec une biocapacité largement déficitaire. Cela signifie que la biosphère ne parvient pas à se régénérer au fur et à mesure de la surconsommation française.

COMMENT RÉDUIRE SON EMPREINTE ÉCOLOGIQUE ?

Lorsque vous avez conscience de l’impact de votre consommation sur les ressources de la Terre, il vous est plus facile de prendre des mesures de réduction de votre impact environnemental. Les principaux consommateurs d’hectares globaux sont le transport, le logement et l’alimentation.

Réduire sa consommation issue d’animaux et privilégier les fruits et légumes locaux et de saison contribue à améliorer son empreinte écologique. En matière de transports, il est toujours mieux d’éviter l’avion et de choisir les transports en commun (train, bus) ou le covoiturage plutôt que l’automobile individuelle et, chaque fois que possible, le vélo ou la marche à pied.

S’agissant du logement, la rénovation énergétique et l’utilisation des énergies renouvelables constituent des axes essentiels pour la transition énergétique et écologique et la réduction de la pression sur les ressources naturelles.

Consultez également notre dossier sur les éco-gestes et découvrez tous les gestes susceptibles d’inverser la tendance.

Le recyclage et la gestion des déchets

Une bonne gestion des déchets (réduction, tri, recyclage) permet de réduire sensiblement son impact environnemental.

La démarche la plus efficace consiste à réduire sa production de déchets :

  • privilégier les produits sans emballage et les achats en vrac et utiliser des sacs en tissu réutilisables,
  • conserver ses biens le plus longtemps possible en choisissant les plus fiables et en les faisant réparer.

Lorsque, malgré tous les efforts, des déchets subsistent, il est important de savoir trier, recycler et composter tout ce qui peut l’être, y compris les restes alimentaires. Les collectivités ont d’ailleurs l’obligation, depuis le 1er janvier 2024, d’organiser la collecte des biodéchets et leur compostage.

Engagement collectif et initiatives

Chaque citoyen peut s’engager dans une réduction de son empreinte écologique en adoptant un mode de vie et des choix responsables. Il est possible aussi de s’engager collectivement en adhérant à l’une des nombreuses associations qui luttent contre le changement climatique : France Nature Environnement, CARE France, Agir pour l’environnement, Fondation pour la Nature et l’Homme, etc.

La participation à des journées évènementielles ou aux campagnes de sensibilisation constitue aussi un engagement citoyen : manifestations pour le climat, journées de nettoyage des plages, etc.

Le rôle des entreprises et des politiques

Les grandes entreprises sont désormais tenues d’intégrer la réduction de leur empreinte carbone dans les enjeux RSE : bilan carbone, rénovation énergétique, décarbonation, etc.

De son côté, le Gouvernement, à travers sa Stratégie Bas Carbone, développe les mesures environnementales : développement des énergies renouvelables, des filières de recyclage des déchets, de l’agriculture biologique, incitations à la décarbonation des industries, à la rénovation énergétique, et à l’acquisition de véhicules non polluants ou du covoiturage.

En conclusion, réduire son empreinte écologique est un effort collectif qui nécessite une implication à tous les niveaux. En adoptant des gestes simples au quotidien et en s’engageant dans des initiatives collectives, nous pouvons contribuer à construire un avenir plus durable pour la planète."