Pourquoi réaliser des travaux d’isolation phonique ?

Lorsque les bruits extérieurs deviennent insupportables, il est temps de penser à effectuer des travaux d’isolation phonique.

Nuisances sonores : de quoi parlons-nous ?

Le bruit est plus qu’une simple interruption gênante du silence. Il s’agit en fait d’un phénomène physique créé par les vibrations sonores qui se propagent dans l’air et qui peut avoir des effets néfastes sur notre environnement et sur notre santé.

La pollution sonore dépend de plusieurs critères :

• intensité du bruit,
• fréquence,
• durée,
• origine du bruit.

Sont notamment en cause, les bruits de chantiers, les bruits des transports, mais aussi les bruits de voisinage, également appelés “bruits de comportement”.

Pour savoir si la perturbation est réelle, le bruit peut être mesuré. Une étude de bruit permet de connaître l’émergence globale. Il s’agit du dépassement en décibels par rapport au niveau sonore habituel. La mesure est réalisée en présence du bruit incriminé, puis en dehors de ce bruit. C’est la différence qui permet de déterminer s’il existe réellement une nuisance sonore.

Quelles sont les conséquences néfastes des nuisances sonores ?

Selon une étude de l’AEE (Agence Européenne de l’Environnement), plus d’un Européen sur 4 souffre des nuisances sonores. Le bruit est néfaste pour la santé à de nombreux points de vue.

• Impact du bruit sur l’audition

C’est sans doute l’effet le plus connu et celui dont on se protège le mieux. Au-delà de 130 dB(A), les bruits intenses peuvent entraîner la destruction des cellules ciliées situées dans l’oreille interne. Ils sont la cause la plus fréquente des acouphènes et de l’hyperacousie. Si ces sons violents se répètent, ils peuvent générer une surdité.

• Impact du bruit sur le sommeil et la santé

Une exposition prolongée à 85 dB(A) peut être responsable d’une perturbation du cycle du sommeil. Ce fait est observé de façon plus prononcée chez les travailleurs nocturnes. Plus généralement, les médecins constatent que le bruit cause une augmentation de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque, des risques d’infarctus, de cholestérol ou d’hypertension.

• Impact du bruit sur la santé mentale

Les bruits de voisinage et les bruits de circulation entraînent, sur le long terme, une augmentation du stress et une détérioration de la santé mentale.

Quels travaux pour isoler son habitation des nuisances sonores ?

Deux types de travaux sont susceptibles de protéger votre maison contre les nuisances sonores :

• une isolation intérieure ou extérieure de votre logement,
• la construction d’un mur anti-bruit.

Il existe aussi certaines astuces déco pour une meilleure isolation phonique sans réaliser de gros travaux d’isolation, comme poser un revêtement de liège ou un papier peint isolant.

Isolation intérieure ou extérieure de votre logement

Il s’agit de renforcer l’isolation des murs du logement par l’intérieur ou par l’extérieur et de remplacer les fenêtres par des vitrages plus épais. Il peut aussi être utile d’isoler sols et plafonds, notamment si les nuisances proviennent des voisins dans un immeuble.

L’isolation phonique des murs donnant sur l’extérieur peut être réalisée par l’intérieur, à l’aide de panneaux phoniques posés directement sur les murs ou fixés sur une ossature en métal. Elle peut aussi être effectuée par l’extérieur, par la pose de panneaux rigides sur la façade extérieure.

Quelle que soit la solution retenue, le matériaux isolant doit présenter des caractéristiques d’isolation phonique élevées.

Isoler l’extérieur du logement : mur anti-bruit

Si vous vivez à proximité d’autoroutes, de zones industrielles, d’aéroports ou d’autres zones particulièrement bruyantes, le mur antibruit constitue un bouclier efficace pour lutter contre les nuisances sonores. Il s’agit de structures fabriquées à partir de divers matériaux tels que le béton (le plus couramment utilisé), le bois, le verre ou encore la tôle ondulée, qui assure un effet réfléchissant.

Le matériau isolant choisi pour la construction du mur antibruit dépend du niveau des nuisances sonores :

• mur en béton : bruit supérieur à 80 décibels,
• mur en gabion : 70-80 décibels,
• brique ou parpaing pour un bruit de 50-60 décibels,
• palissade en bois : 30-40 décibels.

Les talus en terre sont également très efficaces mais ils occupent beaucoup de terrain (deux fois leur hauteur).

Quelles sont les aides de l’Etat disponibles pour l’isolation phonique d’un logement ?

Des aides de l’Etat peuvent être obtenues pour réaliser l’isolation phonique de votre maison. Elles varient selon le type de bruits que vous subissez.

Les bruits des infrastructures

Il est difficile de se protéger de tous les bruits. Pourtant, la réglementation française impose aux infrastructures, notamment les aéroports, la mise en œuvre d’un plan de gêne sonore. Les riverains de ces infrastructures, situés dans le périmètre d’un plan de gêne sonore, peuvent obtenir des aides pour réaliser l’isolation phonique de leur habitation.

Il leur suffit de s’adresser à la direction de l’aéroport ou de l’infrastructure concernée, qui envoie un dossier de demande d’aide. A réception du dossier complet, le service réalisera un diagnostic acoustique pour vérifier la réalité de la gêne sonore. L’aide à l’isolation phonique d’une maison peut être selon la zone, de 2 900 euros à 3 500 euros par pièce et de 5 000 euros pour la toiture.

Hors plan de gêne sonore ; quelles aides à l’isolation phonique ?

Il existe heureusement des aides de l’État pour se protéger du bruit, même si vous n’êtes pas concerné par un plan de gêne sonore.

Il faut savoir qu’une bonne isolation acoustique peut aussi être performante du point de vue thermique. Or les opérations d’isolation thermique sont généralement éligibles aux différentes aides de l’État :

• MaPrimeRénov’ :

Le montant dépend des revenus du ménage (qui déterminent leur profil). Il est de 7 à 25 euros le mètre carré pour une isolation intérieure des murs et de 15 à 75 euros le mètre carré pour une isolation des murs par l’extérieur.,

• Éco-prêt à taux zéro,
• TVA à taux réduit.

Peuvent aussi être obtenues des aides locales, de la Région ou de l’intercommunalité notamment, en vue d’améliorer la performance énergétique du logement, et bien sûr la prime éco-énergie pour économiser l’énergie de chauffage et sanitaire.

Subvention mur anti bruit : est-ce un travaux éligible aux aides de l’Etat ?

Il faut noter que le coût de construction d’un mur antibruit est très élevé, de l’ordre de 150 à 350 euros le mètre linéaire.

Cependant, les aides de l’Etat aux particuliers ne concernent pas les murs antibruit. Seules les collectivités peuvent bénéficier des subventions mur anti bruit dans les zones concernées.

Quels sont les critères d’éligibilité aux aides à l’isolation phonique ?

Pour que les travaux d’isolation acoustique soient éligibles aux aides à la rénovation thermique, ils doivent répondre à des critères de performance énergétique. Ainsi, la résistance thermique doit être au moins égale à 7m².K/W dans les combles perdus et l’opération doit être réalisée par un professionnel RGE.

En matière d’isolation phonique, c’est le temps de déphasage de l’isolant qui constitue le critère d’efficacité. Comme en matière d’isolation thermique, un temps de déphasage faible peut être compensé par l’épaisseur de l’isolant.

Constituent un bon isolant à la fois thermique et phonique :

• la laine de chanvre,
• la laine de mouton,
• la laine de roche,
• la laine de verre,
• la ouate de cellulose.

Selon l’isolant sélectionné, il pourra être nécessaire d’augmenter l’épaisseur pour obtenir la performance thermique et acoustique adéquate et bénéficier à la fois des aides de l’État et du meilleur confort.

Les travaux d’isolation phonique sont essentiels pour réduire le bruit dans n’importe quel environnement. Ils contribuent à réduire considérablement les nuisances sonores. En choisissant les bons matériaux isolants et les bonnes techniques d’isolation, vous pouvez bénéficier d’aides de l’Etat à l’isolation thermique et phonique afin d’améliorer sensiblement votre confort thermique et phonique.