Comment rénover une habitation classée passoire thermique ?

Date de publication : vendredi 2 décembre 2022

Les passoires thermiques sont des logements très énergivores, souvent mal isolés et dont la facture d’énergie de chauffage entame le reste à vivre des ménages. Pour résoudre ce problème, à la fois environnemental et financier, le Gouvernement a mis en place des aides à la rénovation énergétique depuis plusieurs années déjà. Découvrez comment savoir si votre logement est une passoire thermique, comment rénover une passoire thermique et quelles sont les aides auxquelles vous pouvez prétendre.

chauffage électrique

Comment savoir si un logement est en passoire thermique ?

Un logement est considéré comme « passoire thermique » dès lors qu’il présente des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre très élevées :

  • Plus de 330 kWh d’énergie primaire par mètre carré et par an,
  • Plus de 55 kgéqCO2 par mètre carré et par an.

Les logements énergivores répondant à ces critères disposent d’une étiquette énergie F ou G et sont communément désignés « passoires énergétiques » ou « passoires thermiques ». C’est le diagnostic de performance énergétique (DPE) qui détermine la classe de votre logement.

L’inconvénient des passoires thermiques réside dans deux points :

  • Un manque de confort pour les personnes qui y logent, locataires ou propriétaires,
  • Des factures d’énergie de chauffage exorbitantes.

En effet, les passoires thermiques présentent des déperditions de chaleur importantes, de l’ordre de 20 à 30 % par les toitures, en raison notamment du manque d’isolation.

C’est pourquoi le Gouvernement a décidé de classer comme indécents les logements dont la consommation annuelle d’énergie de chauffage est supérieure à 450 kWh d’énergie finale par mètre carré. Au-delà de ce seuil, la Loi passoire thermique 2023 interdit leur mise en location à partir de 2023 (nouveaux contrats uniquement).

Les propriétaires-bailleurs d’un bien immobilier présentant les caractéristiques d’un logement indécent en raison de consommations d’énergie de chauffage trop élevées doivent en premier lieu demander la réalisation d’un diagnostic énergétique (DPE – diagnostic de performance énergétique) par un diagnostiqueur professionnel. Ce diagnostic est au nombre des diagnostics obligatoires à présenter lors de la vente ou de la mise en location d’un bien immobilier.

Comment transformer une passoire thermique ? Les travaux énergétiques à envisager

Une fois le statut de « passoire thermique » établi par le DPE, tout doit être mis en œuvre pour lutter contre les passoires thermiques. Un certain nombre de travaux peuvent être envisagés pour sortir le logement des classes F et G.

La première mesure concerne l’isolation thermique du logement :

  • Combles et toitures (25 à 30 % de déperdition d’énergie),
  • Murs (20 à 25 % de déperditions de chaleur).

La ventilation doit être menée de front avec les travaux d’isolation. 20 à 25 % des fuites d’air sont en effet générées par un défaut de renouvellement de l’air.

Dans un deuxième temps, il est important de changer les fenêtres et portes défectueuses. Elles sont responsables de 10 à 15 % des déperditions de chaleur dans une maison.

En matière d’isolation, il convient de traiter également les planchers bas et de supprimer les ponts thermiques autant que possible.

Lorsque le logement est correctement isolé, les gains énergétiques sont déjà importants, de l’ordre de 30 %.

Pour compléter les mesures en faveur de la transition énergétique, et seulement après avoir procédé à l’isolation du logement, vous pouvez changer le système de chauffage auprès d’un modèle plus performant, fonctionnant à l’énergie renouvelable. Un gain énergétique supplémentaire peut être obtenu (30 à 35 %).

Il est important de bien procéder dans cet ordre. Il faut savoir en effet que le gain énergétique obtenu par le seul changement des portes et fenêtres (environ 10 %) est insuffisant pour changer de classe d’énergie.

Quelles sont les aides de l’Etat à la rénovation des passoires thermiques ?

Les aides à la rénovation énergétique permettent de réaliser les travaux nécessaires pour sortir du statut de passoire thermique à moindre coût. De la Prime éco-énergie Auchan à MaPrimeRénov’, en passant par l’éco-prêt à taux zéro et la TVA réduite, il est possible de réaliser des travaux de rénovation dans son logement sans entamer ses économies.

Les primes à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’ et MaPrimeRénov’ Sérénité sont les aides de l’Etat à la rénovation des passoires thermiques. Le montant des primes varie selon le profil des ménages, défini en fonction des revenus. Elles sont gérées par l’Agence nationale de l’habitat (ANAH). MaPrimeRénov’ Sérénité est réservée aux ménages modestes et très modestes.

La Prime éco-énergie permet d’aider les particuliers locataires ou propriétaires sans conditions de ressources. Elle peut être bonifiée pour les ménages à faibles revenus, en fonction du département de résidence.

S’il existe bien des aides pour les copropriétés, la prime éco-énergie Auchan ne s’adresse pas aux personnes morales (copropriétés, SCI, etc.).

S’agissant des travaux de chauffage, il est aussi possible de bénéficier du Coup de pouce chauffage. Le montant de la prime varie selon la composition du ménage et ses ressources.

Comment bénéficier du bonus « sortie de passoire » ?

Les aides à la rénovation énergétique sont étudiées pour les logements anciens (plus de 15 ans, dans la majorité des cas) et s’adressent à tous les ménages désireux d’améliorer la performance thermique de leur logement.

Les propriétaires de passoires thermiques peuvent en outre bénéficier d’un bonus « sortie de passoire » de 500 à 1 500 €, complémentaire à MaPrimeRénov’. Il leur faut pour cela réaliser des travaux énergétiques éligibles à MaPrimeRénov’ pour que leur logement classé F ou G atteigne au moins la classe énergie E.

Un audit énergétique doit obligatoirement être réalisé dans l’année précédant les travaux. De plus, les travaux doivent être effectués par un professionnel RGE (reconnu garant pour l’environnement) critère obligé pour bénéficier des aides à la rénovation énergétique.