Bien se chauffer au bois : astuces pour un confort durable
Date de publication : lundi 21 décembre 2015
Date de mise à jour : lundi 26 août 2024
L’hiver approche à grands pas, mais il est encore temps de penser aux solutions pour se chauffer ! Le poêle à bois et la chaudière biomasse sont deux moyens de chauffage écologiques et économiques qui font leurs places dans nos foyers. Petit aperçu de ces produits qui gagnent à être connus.
POÊLE À BOIS ET CHAUDIÈRE BIOMASSE, QUELLE DIFFÉRENCE ?
Bien que fonctionnant tous deux grâce à l’énergie bois, il s’agit de deux produits ayant des utilités bien différentes. En effet, le poêle à bois servira à chauffer une pièce, alors que la chaudière biomasse alimente des radiateurs, plancher chauffant ou autre et peut ainsi chauffer toute la maison ! Reliée à un ballon d’eau chaude, elle peut aussi produire l’eau chaude sanitaire.
LE BOIS, UNE ÉNERGIE ÉCONOMIQUE ET ÉCOLOGIQUE
L’utilisation du bois pour se chauffer a un impact amoindri sur l’environnement, puisqu’il s’agit d’une ressource naturelle et renouvelable. Bien sûr, la combustion du bois dégage du C02, mais cela est compensé par la capture d’une même quantité de CO2 pendant la croissance de l’arbre. On dit donc que le bois est une énergie neutre. Le poêle est économique car le prix du bois est stable, contrairement à d’autres énergies comme le gaz. En effet, un KWh produit à partir du gaz revient à 0.10€ quand le KWh produit par le bois est à 0.05€. (voir tableau ci-dessous).
Source d’énergie |
Prix KW/h |
Bois bûches granulés |
0,05 € 0.09€ |
Fioul |
0.13069€ |
Gaz naturel |
0.10069€ |
Électricité |
0,2516€ |
Impact du chauffage au bois sur les émissions de particules fines
Dans une cheminée à foyer ouvert, 85 % de la combustion finit en fumées et en particules en suspension dans l’air ambiant ; la cheminée ne produit que 15 % de chaleur. Selon l’ADEME, une cheminée ancienne émet autant de pollution qu’un vieux véhicule diesel. Avec un insert ou un foyer fermé, le rendement est supérieur, de l’ordre de 60 à 70 %, mais il reste encore 30 à 40 % de pollution.
Les poêles et chaudières modernes transforment jusqu’à 98, voire 105 % de la combustion en chaleur. Les fumées peuvent être récupérées pour être brûlées dans le poêle et fournir encore plus de chaleur.
Il est possible de réduire encore l’impact des appareils de chauffage au bois modernes en les utilisant à leur puissance nominale, avec un bois de qualité et suffisamment sec.
Les aides financières de l’État et des collectivités territoriales
Compte tenu de son faible impact sur l’environnement, les appareils de chauffage au bois modernes sont éligibles aux aides à la rénovation énergétique :
- MaPrimeRénov’,
- coup de pouce chauffage (si remplacement d’une vieille chaudière ou d’un appareil de chauffage (hors chaudière) fonctionnant principalement au charbon),
- prime énergie.
Pour en bénéficier, il faut que votre appareil soit installé par un professionnel RGE et respecte des critères techniques :
TYPE D’ÉMISSIONS |
EXIGENCES À RESPECTER | |||
Appareils fonctionnant au bois autre que sous forme de granulés (type poêle..) |
Appareils fonctionnant au bois sous forme de granulés (type poêle..) |
Chaudière bois manuelle |
Chaudière bois automatique | |
Monoxyde de carbone |
< 1 500 mg/Nm3 |
< 300 mg/Nm3 |
< 600 mg/Nm3 |
< 400 mg/Nm3 |
Composés organiques volatiles |
< 120 mgC/Nm3 |
< 60 mgC/Nm3 |
< 20 mg/Nm3 |
< 16 mg/Nm3 |
Particules fines |
< 40 mg/Nm3 |
< 20 mg/Nm3 |
< 40 mg/Nm3 |
< 30 mg/Nm3 |
Oxydes d’azote |
< 200 mg/Nm3 |
< 200 mg/Nm3 |
< 200 mg/Nm3 |
< 200 mg/Nm3 |
LE POÊLE À BOIS
Le poêle à bois fonctionne grâce à des combustibles issus du bois : les granulés, pellets et bûches. Il présente de nombreux avantages qui en font un excellent moyen de chauffage d’appoint.
En effet, un poêle est particulièrement simple à installer. Il suffit de le raccorder à un conduit d’installation. Malgré tout, il est obligatoire de confier sa pose à un professionnel pour des raisons de sécurité mais aussi pour pouvoir bénéficier de la Prime Eco Energie Auchan et de MaPrimeRénov’.
Choisir un poêle performant et écologique
Un poêle à bois est plus performant qu’une cheminée ou un foyer ouvert classique, avec un rendement pouvant aller jusqu’à 98%, contre 15% pour la cheminée. En effet, le poêle à bois permettant une combustion rapide du bois, la température augmentera tout aussi vite dans votre pièce, et sera maintenue par l’ajout de combustible au fur et à mesure.
Plusieurs types de poêles existent :
Les poêles traditionnels en acier ou en fonte : moins coûteux mais qui ne permettent pas de s’en servir comme chauffage principal..
Les poêles à inertie : une fois le poêle monté en température, la chaleur est restituée progressivement par les matériaux qui le composent, comme le béton ou la pierre ollaire. Son autonomie peut atteindre 20h, mais il représente un investissement important. De plus, il est très lourd et ne peut donc être installé partout.
Les poêles à granulés : autonomes, il suffit de verser les granulés dans le réservoir pour que le poêle fonctionne durant cinq jours ! Équipés d’un thermostat, ces poêles permettent de programmer son chauffage à la journée et à la semaine. Comme les poêles à inertie, ils peuvent faire office de chauffage principal.
Utilisation et entretien du poêle à bois
Le poêle donnera son rendement optimal dès lors qu’il sera utilisé et entretenu de la bonne façon.
L’allumage du poêle joue un rôle important dans l’émission des gaz à effet de serre. Pour limiter les fumées lors de l’allumage, procédez ainsi :
- empilez des bûches fendues dans le foyer, en quinconce, bien espacées, des plus grosses aux plus petites,
- posez sur la pile du petit bois tendre ou des morceaux de cagette,
- disposez l’allume-feu (attention, pas de produits pétroliers dans votre poêle),
- ouvrez l’arrivée d’air,
- allumez le feu par le haut,
- fermez la porte.
La gestion de l’arrivée d’air tout au long de la combustion est primordiale. Trop d’air entraîne une surconsommation du poêle, mais pas assez d’air entraîne plus de fumées et de pollution.
Entretenez régulièrement votre poêle : vidage du cendrier, nettoyage de la vitre et des joints. Faites-le ramoner deux fois par an pour améliorer son rendement.
LA CHAUDIÈRE À BOIS
Si vous souhaitez changer votre ancienne chaudière, le choix d’une chaudière bois peut être très pertinent. Fonctionnant grâce à une énergie renouvelable, elle vous permet de réaliser des économies allant jusqu’à 30% par rapport à une chaudière fonctionnant avec des énergies fossiles !
Comme le poêle à bois, la chaudière bois fonctionne grâce aux combustibles issus du bois de corde : bûches, pellets, plaquettes. Le principal avantage de la chaudière bois à biomasse est de servir de chauffage principal pour toute la maison.
Économique, la chaudière à bois biomasse est un investissement rentable, car elle fonctionne à partir d’un combustible peu coûteux et renouvelable. Son rendement d’au moins 77 % (79 % pour les chaudières de plus de 20 kW), mais qui peut aller jusqu’à 105% permet de faire des économies sur la facture de chauffage.
Installation et maintenance de la chaudière à bois
L’installation d’une chaudière bois, manuelle ou automatique, bûches ou granulés, demande beaucoup d’espace, à la fois pour la chaudière proprement dite et pour le stockage du combustible. Il faut ajouter que si le combustible bois reste le moins cher de tous, l’installation d’une chaudière bois constitue un investissement important. En rénovation, la chaudière bois est plus pertinente que le poêle dans un logement disposant déjà d’un circuit de chauffage central.
La chaudière bois nécessite un entretien régulier, notamment le ramonage des conduits deux fois par an, pour obtenir un fonctionnement optimal. Lors de l’entretien effectué pendant la période de chauffe, le professionnel doit vérifier la teneur de l’air ambiant en monoxyde de carbone et prendre les mesures qui s’imposent si elle s’avère trop élevée.
Les conséquences d’une mauvaise combustion
Une mauvaise combustion de la chaudière bois peut entraîner une production trop importante de fumées, mais surtout de monoxyde de carbone. Ce gaz, incolore, inodore, n’est généralement pas détecté par les personnes à l’intérieur du logement. Or c’est un gaz toxique et potentiellement mortel pour les personnes qui le respirent. C’est aussi un gaz hautement inflammable, qui augmente les risques d’incendie.
Aussi ne faut-il en aucun cas s’abstenir de faire entretenir sa chaudière bois par un professionnel compétent, deux fois par an, pour éviter tout risque d’accident. Entre deux entretiens, surveillez l’état de saleté de la chaudière : si elle s’encrasse plus vite, si elle produit plus de cendres rougeoyantes, faites intervenir un professionnel. En tout état de cause, n’omettez pas d’installer un ou plusieurs détecteurs de monoxyde de carbone dans votre logement.
CHOISIR ET UTILISER SON BOIS DE CHAUFFAGE
L’ADEME donne plusieurs conseils pour obtenir la meilleure combustion avec un bois de chauffage de qualité.
Le bois doit avant tout être sec : pas plus de 23 % d’humidité. Il faut donc le stocker à l’abri, dans un endroit sec. Un bois sec ne comporte ni insectes, ni champignons, ni moisissures. Les bûches doivent être fendues et comporter peu d’écorce pour brûler plus rapidement. Des bûches prêtes à flamber sont légères, comportent de petites fissures liées au séchage du bois et provoquent un son creux lorsqu’on les frappe.
Le meilleur bois de chauffage est un bois dur au pouvoir calorifique élevé : charme, hêtre, chêne, etc. Les bois tendres ne doivent servir qu’à allumer le feu (bouleau, peuplier, etc.) Le pin est un bois à éviter, car il produit beaucoup plus de fumées. Le bois bûches ou granulés bénéficie de labels de qualité : NF bois de chauffage, France Bois bûche, NF biocombustibles solides granulés, etc.
LES OPTIONS DE CHAUFFAGE AU BOIS POUR TOUS LES LOGEMENTS
Dans une maison bien isolée, un poêle à bûches ou granulés d’une puissance de 4 à 12 kW est suffisant. Si la maison est mal isolée, il pourra être utile d’installer un poêle plus puissant. A l’inverse, dans les maisons récentes (post 2013), bien isolées, un poêle de puissance inférieure à 5 kW peut très bien suffire à chauffer toute la maison.
Le choix de la chaudière s’avère plus pertinent lorsque le logement est déjà équipé d’un système de chauffage central.
Lancé par l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) en 2000, le label “Flamme Verte ” identifie les appareils de chauffage utilisant le bois, qui répondent à des critères stricts de rendement énergétique et d’émissions de polluants. Le label “Flamme Verte” permet de choisir un produit performant sur le long terme.
Il est préférable d’investir dans une chaudière ou un poêle de bonne qualité labellisé “Flamme Verte”, ainsi, vous bénéficierez d’un résultat durable et performant et vous pourrez obtenir les aides de l’Etat à l’installation sous réserve du respect des conditions requises à l’obtention des aides pour ce type de travaux. L’investissement de départ peut être coûteux mais sera rentable sur le long terme. En prime, vous bénéficierez d’une qualité d’air et d’un confort optimal !