Guide Complet : Techniques et Bienfaits de l’Aération Maison
Date de publication : vendredi 5 juillet 2024
Renouveler régulièrement l’air dans sa maison permet d’évacuer les polluants et, ainsi, de mieux respirer, de se sentir bien et en bonne santé. Toutes les maisons, qu’elles soient neuves ou anciennes, ont besoin d’être bien aérées. Il existe de nombreuses techniques d’aération de la maison, du simple courant d’air au système de ventilation le plus sophistiqué. Découvrez les différentes techniques d’aération et de ventilation, leur impact sur l’efficacité énergétique, leur coût et les solutions adaptées à chaque situation.
Les différentes techniques d’aération pour votre maison
De l’aération à la ventilation, les solutions varient en fonction de vos moyens et de la configuration de votre maison : naturelles, mécaniques, hybrides.
Ventilation Naturelle
L’air se déplace verticalement. Par cette convection, l’air chaud, plus léger, se déplace vers le haut tandis que l’air froid reste en dessous. Ces déplacements naturels peuvent, combinés aux courants d’air, servir à aérer une maison de façon naturelle, grâce aux bouches d’aération placées dans les pièces humides et sur les ouvrants.
Ce système d’aération naturelle ne coûte rien en installation ni en fonctionnement et ne consomme aucune énergie. Avant les années 90, la VMC (ventilation mécanique contrôlée) n’était pas obligatoire dans les constructions nouvelles. L’aération naturelle était le moyen le plus utilisé pour renouveler l’air des maisons.
Dans un logement ancien, l’aération naturelle peut être optimisée avec un ventilateur électrique, moins gourmand en énergie qu’une VMC et ne nécessitant pas d’installation complexe. Le ventilateur accélère le mouvement de l’air et augmente son taux de renouvellement par heure.
L’aération naturelle peut s’avérer insuffisante, surtout en été ou quand le degré d’humidité est élevé. La ventilation mécanique prend alors le relais pour renouveler correctement l’air de la maison.
VMC Simple Flux
La ventilation mécanique contrôlée comporte, en plus des bouches d’aération (entrée et sortie), un dispositif de gaines et d’un moteur pour accompagner mécaniquement le débit d’air et le réguler. L’air de l’extérieur pénètre dans les pièces de vie et les chambres avant d’être évacué par les bouches d’aération des pièces humides. Sa version hygroréglable règle le début de l’air en tenant compte du degré d’humidité.
La VMC simple flux s’installe facilement et à peu de frais. Elle est efficace en été comme en hiver pour renouveler l’air et évacuer la condensation. Elle peut s’avérer bruyante et incompatible avec des chaudières à gaz anciennes. Fonctionnant en continu, elle consomme de l’énergie et génère des déperditions de chaleur susceptibles de gonfler la facture de chauffage.
VMC Double Flux
Le système de VMC double flux fonctionne sur le même principe que la VMC simple flux (arrivée d’air frais extérieur, évacuation de l’air vicié), mais il comporte deux réseaux reliés par un échangeur. Celui-ci récupère les calories de l’air évacué pour les réinjecter dans l’air neuf venant de l’extérieur. A la différence de la VMC simple flux, le système fonctionne en circuit fermé.
La VMC double flux récupère jusqu’à 90 % des calories et génère ainsi des économies importantes en énergie de chauffage (jusqu’à 1500 kWh par an, soit 7 à 10 % de la facture, selon l’ADEME). Elle se montre plus efficace pour la filtration des polluants, car elle comporte des filtres performants. Toutefois, son installation est plus complexe et plus coûteuse et elle nécessite un entretien régulier.
Ventilation Mécanique Répartie (VMR)
Lorsque la VMC s’avère trop complexe à installer, la VMR (ventilation mécanique répartie) constitue une bonne alternative. La VMR comporte des entrées d’air dans les pièces de vie et les chambres et, au niveau des pièces humides, d’évacuations d’air avec extracteur individuel.
La VMR s’adapte parfaitement aux logements anciens et se montre suffisante la plupart du temps. Elle ne nécessite ni le passage de nombreuses gaines dans la toiture, ni un entretien important. Efficace en termes de qualité d’air, elle ne consomme que peu d’énergie et ne crée pas de gêne sonore.
Ventilation Mécanique Ponctuelle
Dans un logement ancien où la VMC est difficile à installer, la VMC ponctuelle offre une alternative intéressante. Elle consiste à renforcer l’aération naturelle de la maison à l’aide d’extracteurs individuels sur les murs extérieurs fonctionnant de façon discontinue dans les pièces humides principalement. Les extracteurs peuvent être déclenchés manuellement, temporisés, liés à l’éclairage ou à des détecteurs de présence ou d’humidité.
Cette solution de ventilation ponctuelle est très efficace pour limiter l’humidité dans le logement. Elle est peu coûteuse et consomme très peu d’énergie, mais elle génère une sensation de froid près des bouches d’aération.
Ventilation par Insufflation (VMI)
Le système de ventilation par insufflation permet l’amélioration de l’aération par insufflation d’air frais, filtré et chauffé. L’air pollué n’est pas extrait du logement mais poussé vers les grilles d’aération par l’air insufflé.
Ce dispositif est peu usité, notamment parce qu’il est plus coûteux qu’une VMC. Malgré tout, il se montre très efficace pour améliorer la qualité de l’air et assécher l’air ambiant.
Coût et Installation des Systèmes de Ventilation
Le coût d’installation hors taxes des différents systèmes est très variable (estimations ADEME en rénovation) :
- VMC simple flux : 750 à 1600 euros,
- VMC double flux : 3500 à 4500 euros,
- VMR : 2100 euros,
- Ventilation par insufflation : 3 000 euros.
Il dépend du système choisi, plus ou moins complexe à installer, mais aussi de la configuration des lieux, qui peut être déterminante dans le choix même du système. Pensez à solliciter plusieurs devis pour bénéficier du meilleur rapport qualité/prix.
Pour un calcul précis du coût d’installation d’une ventilation, il faut ajouter la consommation d’énergie du système et le coût de la maintenance annuelle. Il convient de préciser qu’une bonne ventilation est complémentaire d’une bonne isolation et d’un système de chauffage performant et écologique. Dès lors, un audit énergétique s’impose pour savoir par quels travaux commencer.
L’aération et l’efficacité énergétique
L’aération du logement n’est pas seulement bénéfique pour votre santé. Elle joue aussi un rôle important dans la réduction de la consommation énergétique. Lorsque l’air ambiant n’est pas correctement renouvelé, l’humidité liée aux occupants (respiration, transpiration, douches, etc.) peine à être éliminée.
Outre que cette humidité ambiante nuit au confort des occupants, elle entraîne un ressenti de fraîcheur qui les incite à monter la température du chauffage. Il faut aussi chauffer plus pour atteindre la température idéale et venir à bout de l’humidité.Bien ventiler le logement permet donc de diminuer le taux d’humidité et, par conséquent, de gagner en efficacité énergétique. Une bonne ventilation permet de réduire les besoins de chauffage en hiver et de climatisation en été.
A l’instar d’une centrale d’assèchement, la ventilation joue aussi un rôle dans la préservation de la structure du bâtiment en jugulant l’excès d’humidité qui entraîne des moisissures et dégrade les matériaux : bois, isolants, etc.
Solutions d’aération pour logements sans système existant
Dans certains logements, la configuration des lieux empêche d’installer une VMC. Des techniques peuvent être mises en place pour ventiler efficacement sans système existant, en complément de l’aération naturelle. Les extracteurs d’air d’une VMR peuvent être installés dans le logement pour permettre d’évacuer l’air vicié vers l’extérieur sans passage de gaines dans les combles.
La ventilation peut aussi être réalisée par conduits verticaux positionnés à l’extérieur, voire par la cheminée lorsqu’elle est en état de fonctionnement.
En tout état de cause, en rénovation, l’adaptation des solutions aux contraintes spécifiques est incontournable. En faisant appel à un professionnel qualifié, même pour de petits travaux, vous bénéficiez de ses conseils et propositions pour la solution la meilleure dans votre situation.
Aides financières et incitations pour l’installation de systèmes de ventilation
L’installation d’un système de ventilation fait partie des travaux éligibles aux aides à la rénovation énergétique sous certaines conditions.
- MaPrimeRénov’ monogeste : logement de plus de 15 ans et VMC double flux uniquement, 1500 à 2500 euros selon les revenus (ménages aux revenus supérieurs exclus),
- MaPrimeRénov’ Parcours accompagné : logement de plus de 15 ans, VMC double flux uniquement, les travaux doivent entraîner un gain énergétique de 2 classes au moins, de 30 à 80 % du montant HT des travaux, et bonification de 10 % en cas de sortie de passoire thermique,
- TVA à 5,5 % pour l’installation, dans les logements de plus de 2 ans, d’équipements de ventilation mécanique contrôlée double flux autoréglable en installation individuelle ou collective, ou modulé avec bouches d’extraction hygroréglables en installation individuelle seulement,
- l’éco-prêt à taux 0, pour les personnes bénéficiaires de MaPrimeRénov’ Parcours accompagné, ou lorsque les travaux permettent un gain énergétique de 35 % au moins, ou pour un monogeste efficace.
Pour bénéficier des aides à la rénovation énergétique, le caisson de ventilation de la VMC double flux doit relever de la classe d’énergie A au moins et l’échangeur avoir une efficacité énergétique de plus de 85 %.
Ventilation pour logements difficiles à chauffer ou humides
Si l’aération naturelle peut suffire dans un logement sain, elle doit bien souvent être complétée par une ventilation mécanique. C’est particulièrement le cas dans les logements humides et difficiles à chauffer.
La VMC hygroréglable constitue une solution efficace, adaptée aux problématiques d’humidité. Son flux s’adapte aux conditions d’humidité intérieure de façon à évacuer plus vite l’air très humide. Lorsque l’installation d’une VMC pose problème, la ventilation mécanique répartie constitue un bon compromis.
Dans les logements difficiles à chauffer, l’installation d’une VMC double flux avec récupérateur de chaleur complète parfaitement une opération d’isolation.
Réglementations et obligations légales en France
Dans les logements anciens, la réglementation impose une aération permanente et générale pour pallier l’impossibilité d’ouvrir les fenêtres en période froide. Le système d’aération doit respecter certaines exigences : entrée d’air frais dans les pièces de vie, sortie dans les pièces humides (cuisine, salle de bains, suite parentale).
Le débit d’air minimal extrait dépend du nombre de pièces du logement et du lieu de sortie d’air. Par exemple, dans un T4, il doit atteindre 120 m3/h dans la cuisine et 30 m3/h dans la salle de bains.
Dans les logements neufs, la RE 2020 (réglementation environnementale 2020) impose une ventilation mécanique contrôlée double flux avec récupérateur de chaleur. De cette façon, l’air est assaini tandis que les calories de l’air extrait permettent de chauffer le logement. Cette solution d’aération des maisons neuves permet de diminuer les besoins en chauffage et donc de réduire les consommations d’énergie.