Installation de poêle à bois : le guide pratique pour un chauffage écologique
Mêlant à la fois le confort du chauffage au bois, son aspect chaleureux et son côté écologique, les poêles à bois sont des appareils de chauffage performants et économiques. A condition de dimensionner l’équipement correctement par rapport à votre logement, un poêle à bois permet de réduire votre facture de chauffage, couplé à une chaudière ! Nos conseils pour installer un poêle à bois chez vous.
Les fondamentaux de l’installation d’un poêle à bois
Avant d’installer un poêle à bois dans votre maison, vous devez connaître quelques éléments importants pour votre sécurité et celle de votre logement.
Quelles sont les étapes à suivre pour installer un poêle à bois et quelles normes de sécurité respecter ?
Une installation de poêle à bois réussie passe par les étapes suivantes :
- bien choisir l’emplacement,
- percer les murs pour l’amenée d’air et le passage du conduit de fumée,
- mettre en place les conduits d’amenée d’air et de fumée,
- protéger le sol et les murs avec des matériaux résistant au feu,
- installer le poêle à bois,
- raccorder les conduits d’amenée d’air et de fumée,
- mettre en route pour vérifier la qualité de l’installation.
L’installation doit respecter la norme DTU 24.1 “Systèmes d’évacuation des produits de combustion desservant un ou des appareils”. Ce document technique unifié décrit spécifiquement les normes de conception et d’installation des conduits de fumée.
Quel est le rôle d’un professionnel RGE Qualibois dans l’installation d’un poêle à bois ?
Un professionnel RGE (reconnu garant pour l’environnement) labellisé “Qualibois air” est spécialement formé pour installer les poêles à bois et tout autre appareil de chauffage au bois. Pour obtenir sa qualification, l’artisan a dû démontrer ses compétences par l’exécution de chantiers, contrôlés par l’organisme qualificateur. Des audits réguliers sont réalisés pour s’assurer de la continuité des savoir-faire.
Faire appel à un artisan RGE constitue donc une garantie de qualité des travaux et de respect des normes d’installation du poêle à bois. Il faut ajouter que la réalisation dans les règles de l’art par un professionnel RGE est une condition pour pouvoir bénéficier des aides à la rénovation énergétique.
Quelles sont les démarches administratives nécessaires avant l’installation d’un poêle à bois ?
L’installation d’un poêle à bois ne nécessite pas, en elle-même, une autorisation administrative. En France, seule l’installation d’un conduit de fumée dépassant du toit, lorsqu’il n’existe pas, peut justifier d’une déclaration de travaux auprès de votre mairie. Celle-ci doit être préalable au démarrage du chantier.
Dans certaines régions, les établissements de coopération intercommunale imposent des règles liées à la pollution de l’air. Dans ce cas, le poêle à bois doit être labellisé “Flamme verte”. Cette norme s’impose également pour bénéficier des aides à la rénovation énergétique.
Après avoir installé votre poêle à bois, n’oubliez pas de le déclarer à votre assurance et de respecter vos obligations en matière d’entretien.
Choix et préparation de l’emplacement
L’emplacement du poêle à bois doit être défini avant même le choix du poêle. Il dépend de plusieurs critères.
Comment choisir l’emplacement idéal pour un poêle à bois et comment protéger le sol et les murs lors de l’installation ?
Un poêle à bois chauffe la pièce par rayonnement. Son emplacement induit donc sa capacité à diffuser la chaleur et réchauffer la pièce. Pour une efficacité optimale, une distance d’au moins 50 cm doit être laissée entre le poêle et les autres éléments de la salle.
La solidité du plancher doit être vérifiée avant d’installer un appareil dont le poids peut atteindre 100 kilos, notamment pour une installation à l’étage. La qualité du revêtement de sol peut nécessiter une protection particulière : un parquet pourra être couvert par une chape de béton de ciment, par exemple.
Quelle est l’importance de l’arrivée d’air frais pour un poêle à bois ?
Le poêle à bois doit être associé à une arrivée d’air, qui permet d’alimenter la combustion. L’amenée d’air frais peut se faire par la cave ou le vide sanitaire lorsqu’ils existent. Dans le cas contraire, le poêle doit se situer près d’un mur extérieur pour permettre de percer l’arrivée d’air.
Quelles sont les distances de sécurité à respecter entre le poêle à bois et les matériaux combustibles ?
L’emplacement du poêle doit être défini en respectant certaines distances minimales de sécurité par rapport aux parois :
- avec les murs protégés par un revêtement ininflammable : 1,5 fois le diamètre du conduit, sans pouvoir être inférieure à 20 cm,
- avec les murs non protégés : 3 fois le diamètre du conduit, sans pouvoir être inférieure à 37,5 cm.
Installation et raccordement du conduit de fumée
L’installation et le raccordement du poêle à bois au conduit de fumée doivent être effectués dans les règles de l’art.
Comment choisir le bon conduit de fumée pour un poêle à bois et quels sont les critères pour son dimensionnement ?
L’installation d’un poêle à bois est relativement simple ; elle nécessite toutefois la présence d’un conduit pour évacuer les fumées. Vous pouvez vous brancher sur un conduit de cheminée existant ou faire poser un tubage complet si le conduit n’a pas été prévu lors de la construction.
Le conduit de fumée doit respecter le DTU 24.1. Il doit être suffisamment dimensionné pour permettre une bonne combustion :
- 15 centimètres pour les poêles à bois,
- 8 centimètres pour les poêles à granulés.
Choisissez un tuyau flexible si le conduit de cheminée est coudé. Dans ce cas, chaque angle ne doit pas dépasser :
- 45 degrés pour un conduit isolé en métal,
- 20 degrés pour un conduit maçonné.
Sur le toit, le tuyau de cheminée doit dépasser de 40 centimètres au faîtage et un mètre au-dessus des acrotères. Il doit disposer d’un pare-pluie.
Quel est le processus de raccordement d’un poêle à bois au conduit de fumée ?
Le raccordement permet de fixer le conduit entre la buse de sortie du poêle et la cheminée. Il se fait par un conduit de raccordement qui doit respecter les normes du DTU 24.1. en termes de température : 50°C maximum pour les tuyaux nus et 80°C pour les tuyaux habillés.
Le diamètre ne doit pas être inférieur à la buse de sortie du poêle. Il doit être fixé à distance de sécurité des matériaux inflammables (trois fois le diamètre du conduit). Cette distance peut être réduite si des précautions d’isolation et de ventilation sont prises.
Quelles sont les obligations en termes d’entretien annuel pour un poêle à bois ?
Le conduit de cheminée doit être ramoné 2 fois par an, tandis que le conduit de poêle à bois doit faire l’objet d’un ramonage 1 fois par an.
Le poêle à bois doit être entretenu annuellement par un professionnel. Il nécessite aussi un entretien tous les 2 ou 3 jours par les utilisateurs.
Choix du poêle à bois adapté
Flammes visibles ou non, alimenté à la main avec des bûches ou automatiquement avec des granulés, réglable manuellement ou à partir d’un smartphone… Il existe une grande variété de poêles à bois, s’adaptant à tous les intérieurs, les besoins et les modes de vie.
Les poêles selon leur combustible
- Le poêle à bûches
Utilisé en chauffage d’appoint, le poêle à bûches, à alimentation manuelle, présente l’avantage d’un excellent rendement (80 % en moyenne), d’un combustible particulièrement bon marché et de fonctionner en toutes circonstances, même en cas de coupure électrique par exemple.
- Le poêle à granulés ou pellets
Avec son alimentation automatique, il a une grande autonomie. Son rendement est encore supérieur au poêle à bûches : jusqu’à 90 % et davantage pour les modèles les plus haut de gamme, qui peuvent également se contrôler via une appli sur votre smartphone : température, alimentation, plages de fonctionnement, etc. Les granulés sont un peu plus chers à l’achat que les bûches mais leur rendement permet d’absorber le surcoût.
- Le poêle à plaquettes
Avec un excellent rendement, similaire à celui du poêle à granulé, il est aussi économique puisque les plaquettes, issues des déchets de scieries, sont très peu chères. Toutefois, elles ne sont pas disponibles partout.
A noter : les poêles mixtes peuvent fonctionner à la fois avec des granulés et avec des bûches. Un choix gagnant !
Les poêles selon leur type de transmissions de chaleur
- Le poêle à accumulation
Sa chaleur par rayonnement permet de chauffer l’intérieur pendant plus de 10 heures avec seulement 3 heures de chauffe. La chaleur est directement absorbée par les murs, permettant à l’air de ne pas se dessécher. Idéal pour les grands espaces, son rendement peut atteindre 90 %. Attention : ces poêles sont très lourds et difficilement déplaçables. Le choix de l’emplacement doit donc être réfléchi.
- Le poêle à convection
Il fait circuler la chaleur en la propulsant vers le plafond, mais l’air chaud s’accumulant surtout en hauteur, sa circulation n’est pas toujours optimale ; il est donc plus indiqué pour les petites à moyennes pièces. De plus, la chaleur produite assèche davantage l’atmosphère que celle du poêle à accumulation.
- Le poêle à double fonctionnement
Il couple les propriétés des deux systèmes précédents. Il génère davantage de chaleur et constitue donc la solution adoptée par le plus grand nombre.
Quels sont les critères de choix d’un poêle à bois en fonction de la surface à chauffer ?
Le choix d’un poêle à bois s’appuie sur 3 critères principaux :
- la surface à chauffer, qui détermine la puissance du poêle :
Pour choisir la bonne puissance, comptez un kilowatt par 10 mètres carrés à chauffer. Ainsi, si le poêle à bois est destiné à chauffer une pièce de vie de 50 m², il doit avoir une puissance d’au moins 5 kilowatts. Cette mesure est une moyenne. Dans les régions froides, la puissance nécessaire peut être plus élevée, à surface égale.
- le rendement minimal attendu pour bénéficier des aides :
Plus le rendement du poêle est élevé, moins il consomme d’énergie de chauffage à confort thermique identique.
A noter : pour bénéficier du label Flamme verte, les poêles doivent avoir un rendement supérieur à 75 % (87 % pour les chaudières bois).
le matériau dans lequel il est conçu : en fonte, le poêle conserve la chaleur plus longtemps et présente donc une meilleure efficacité énergétique.
Quelles sont les spécificités d’un poêle à bois par rapport à un insert ou une cheminée traditionnelle ?
Les poêles à bois offrent un rendement bien supérieur à la cheminée traditionnelle, de l’ordre de 75 à 98 % selon le type de poêle, contre 15 % pour la cheminée sans insert. Cela tient au fait que l’arrivée d’air est plus petite et rend la combustion plus précise et facile à régler.
Du point de vue du prix, l’installation d’un poêle à bois dans une maison ne coûte pas plus cher que l’installation d’un insert dans une cheminée existante.
Il faut ajouter que la cheminée demande plus d’entretien que le poêle, surtout s’il s’agit d’un poêle à granulés.
Mise en service et utilisation
L’étape de la mise en service du poêle ne doit pas être occultée. Elle permet de vérifier son bon fonctionnement et sa bonne utilisation ultérieure.
Comment se déroule le premier allumage d’un poêle à bois ?
Lorsque le poêle est installé par un professionnel, celui-ci procède, à l’aide d’un déprimomètre, à une mesure du tirage. Celui-ci se situe dans une fourchette de 10 à 15 pascals.
Comment l’isolation de l’habitat influence-t-elle l’efficacité d’un poêle à bois ?
Si un poêle à bois réduit l’impact environnemental d’un logement, il doit être complété par une bonne isolation. Un logement bien isolé permet au poêle d’atteindre le rendement optimal indiqué par le fabricant et d’en faire un véritable moyen de chauffage autonome.
L’ADEME préconise d’ailleurs de commencer les opérations de rénovation énergétique par l’isolation de comble, des murs et des parois vitrées.
Performance, économie et avantages du poêle à bois
Le poêle à bois est un système de chauffage autonome, économique et performant.
Quels sont les avantages d’un poêle à bois en termes de performance et d’économie ?
Installer un poêle à bois permet de réaliser des économies substantielles en énergie de chauffage. Le poêle à bois offre une performance pouvant aller jusqu’à 98 % et parfois plus.
En termes de coût, le bois bûche est deux à quatre fois moins cher que le chauffage au gaz ou électrique.
Quel est le coût moyen de l’installation d’un poêle à bois ?
A l’achat, comptez de 2 000 à 2 700 euros pour un poêle à bois et jusqu’à 6 000 euros pour un poêle à granulés. La pose par un professionnel RGE coûte 1 000 à 2 500 euros, selon que le conduit de cheminée existe déjà ou non.
Aides financières et réglementation
Vous pouvez bénéficier des aides à la rénovation énergétique pour faire installer un poêle à bois chez vous.
Présenter les aides financières disponibles pour l’installation d’un poêle à bois
L’installation doit respecter deux conditions :
- faire appel à un professionnel RGE,
- choisir un poêle labellisé “Flamme verte”.
Les poêles doivent aussi respecter des niveaux de performance énergétique :
- Poêles à chargement manuels :
- Monoxyde de carbone < 1 500 mg/Nm3
- Composés organiques volatiles < 120 mg/Nm3
- Particules fines < 40 mg/Nm3
- Oxydes d’azote < 200 mg/Nm3
- Poêles à chargement automatique :
- Monoxyde de carbone < 300 mg/Nm3
- Composés organiques volatiles < 60 mg/Nm3
- Particules fines < 20 mg/Nm3
- Oxydes d’azote < 200 mg/Nm3
Le label “Flamme verte” respecte bien ces critères de performance.
Quelles aides financières sont disponibles pour l’installation d’un poêle à bois ?
Tout comme les travaux d’isolation ou les autres travaux énergétiques, l’achat et l’installation d’un poêle à bois sont éligibles aux aides à la rénovation énergétique :
- La Prime Éco Énergie Auchan et le Coup de pouce chauffage si l’appareil vient en remplacement d’une vieille chaudière fioul ou charbon ; rendez-vous sur notre simulateur pour connaître le montant de votre aide.
- La TVA à 5,5 %, sur l’appareil et sur les travaux d’installation.
- L’Éco Prêt à taux 0 : jusqu’à 15 000 euros sur 20 ans maximum.
- MaPrimeRénov’ : une aide de 700 à 1800 euros remise par l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (ANAH) pour les ménages aux revenus très modestes à intermédiaires.
- D’autres subventions accordées par les collectivités locales : adressez-vous à votre conseiller énergie local pour les connaître.
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