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Isolation des planchers combles : conseils et solutions
mercredi 13 novembre 2013
Pour isoler efficacement ses combles perdus, il ne suffit pas de poser de l’isolant sous toiture : isoler le plancher est plus efficace pour éviter la déperdition de chaleur et les dépenses énergétiques superflues. Plus performante, la méthode est aussi plus simple et rapide à mettre en œuvre. Comment procéder ?
L’ISOLATION THERMIQUE DES COMBLES PAR LE PLANCHER
La technique est simple : on déroule sur le sol un matériau isolant, de type laine de verre en rouleaux ou panneaux d’isolants semi-rigides, à l’épaisseur nécessaire pour obtenir une résistance thermique minimale de 7 m².K/W qui ouvre droit aux aides fiscales et financières, comme la Prime Eco Energie. Des travaux a priori très simples pour de réelles économies d’énergie !
Performances thermiques et normes d’isolation en France
Depuis le 1er janvier 2023, la résistance thermique des parois doit atteindre ou dépasser les performances thermiques déterminées par la réglementation. Celles-ci dépendent à la fois du type de paroi et de la zone climatique dans laquelle la construction se situe.
Dans les combles perdus, la résistance thermique minimale est fixée à 5,2 m².K/W, quelle que soit la zone climatique. Cependant, la norme d’isolation nécessaire pour bénéficier des aides est plus élevée : 7 m².K/W.
Élimination des ponts thermiques et optimisation de l’étanchéité
Le pont thermique constitue la pierre d’achoppement de l’isolation, notamment sur les planchers béton. S’il subsiste la moindre parcelle où l’air peut s’infiltrer, la meilleure isolation peut s’avérer inefficace faute d’étanchéité à l’air suffisante. Il faut préciser que l’origine provient souvent d’une erreur de mise en œuvre de l’isolant.
Dans les combles, les ponts thermiques subsistent principalement au niveau des liaisons mur/plancher et mur/toiture. Ils doivent absolument être éliminés pour rendre à l’isolation toute son efficacité.
Il faudra également, quels que soient le matériau et le type de pose retenus, installer un écran pare-vapeur sur toute la surface du plancher, en continu : ainsi, la vapeur d’eau ne pourra pas s’accumuler dans l’isolant et lui faire perdre de son efficacité.
Les différents types d’isolants pour plancher de combles
Sur un plancher dit « léger », en bois ou en plâtre, comme c’est souvent le cas en rénovation, vous pouvez utiliser les matériaux suivants qui seront disposés entre les lambourdes :
- La laine de verre ou de roche est le matériau le plus répandu, il est aussi l’un des moins coûteux. La laine est déroulée en une ou deux couches entre les poutres puis recouverte par des plaques de bois et un parement. À noter : la laine de roche présente de meilleures performances acoustiques. Les laines minérales sont plus indiquées pour les planchers des combles perdus. Prix : 3 à 15 €/m².
- Les isolants synthétiques : polystyrène ou polyuréthane se présentent sous forme de panneaux rigides minces, de densités différentes, selon que votre plancher soit circulant (dans des combles aménagés) ou non (combles perdus). Leur efficacité thermique est reconnue, et ils isolent également du bruit. Toutefois, leur durée de vie est plus courte. Prix : de 5 à 20 €/m² selon la densité et l’épaisseur.
- Les isolants naturels : laine de coton ou de chanvre, fibres de bois ou textile recyclés sont plus respectueux de l’environnement pour de très bonnes performances thermiques et acoustiques. Ils sont disponibles sous différentes formes : rouleaux, panneaux, en vrac pour épandage ou soufflage dans des combles perdus. Prix : de 12 à 30 €/m² environ.
Choix de l’isolant et critères à considérer
Le type d’isolant et l’épaisseur appliquée doivent donner au plancher la résistance thermique nécessaire et conserver de bonne qualités techniques sur la durée. Le critère de la conductivité thermique (𝛌lambda) doit entrer dans le choix : plus il est faible, moins le matériau conduit la chaleur et plus il est isolant. A l’inverse, un matériau à la conductivité élevée nécessitera une épaisseur plus importante pour atteindre la résistance thermique souhaitée.
Les certifications permettent aussi de choisir le bon isolant. La plus importante en termes d’isolation reste la certification ACERMI, qui certifie les critères définis par le fabricant :
- conductivité thermique,
- résistance thermique,
- résistance des matériaux à l’humidité,
- réaction au feu mesurée par l’indice limite d’oxygène,
- comportement mécanique.
Avantages et inconvénients des isolants
Tous les isolants ne se valent pas et certains sont plus adaptés à l’isolation des planchers de combles. Les laines minérales, végétales ou animales et la ouate de cellulose semblent les plus adaptées pour isoler les planchers des combles.
Type d’isolant |
Avantages |
Inconvénients |
Laines minérales |
peu coûteux, très bonne efficacité thermique et isolation phonique, longévité, résistance au feu, meilleur rapport qualité/prix |
pose nécessitant un équipement (irritations, pollution de l’air) |
Isolants synthétiques |
efficacité thermique reconnue, peu coûteux, longévité |
impact environnemental le plus élevé, faible résistance au feu + toxicité, faible efficacité phonique |
Isolants biosourcés |
plus respectueux de l’environnement, bonnes performances thermiques et acoustiques |
pas 100 % naturels (traitements chimiques nécessaires), craignent l’humidité, les plus chers |
Matériaux écologiques et impact environnemental
La liste des matériaux isolants écologiques est limitée quand il s’agit d’isoler les planchers des combles :
- le chanvre : rouleaux et flocons,
- la ouate de cellulose : rouleaux et flocons,
- la laine de mouton : rouleaux et flocons,
- les plumes de canard : rouleaux,
- les fibres de textile recyclé : rouleaux,
- le liège
: granulé de bois.
L’ADEME reconnaît que tous les produits isolants, y compris les isolants biosourcés, sont susceptibles d’impacter l’environnement lors de leur fabrication (émissions de gaz à effet de serre, consommation d’énergie et d’eau, déchets, etc.). Les isolants biosourcés tirés des matières premières végétales ou animales, dites renouvelables, nécessitent des traitements ou des additifs qui, eux, ne le sont pas.
Elle conseille dans ces conditions de choisir l’isolant le plus efficace et le plus résistant dans le temps, biosourcé ou non, pour réduire au maximum l’impact environnemental global du bâtiment. Parmi les isolants biosourcés, la ouate de cellulose présente les meilleures performances.
Techniques de mise en œuvre de l’isolation des planchers de combles
Pour une isolation des planchers de combles réussie, la pose compte autant que le choix de l’isolant.
Méthodes d’installation et précautions
Avant tout, dans les combles perdus, il convient de poser une membrane pare-vapeur sur le plancher afin de protéger efficacement le logement contre le froid et l’humidité. Il faut également traiter toutes les liaisons murs/plancher et toiture/plancher pour supprimer les risques de ponts thermiques.
Lors de la pose de l’isolant, les installations d’électricité et les conduits de cheminée et fumée doivent être prises en compte pour éviter les risques d’incendie. Le professionnel doit installer un isolant électrique de type arrêtoir pour respecter un écart entre l’isolant et toute installation susceptible d’émettre de la chaleur.
Les isolants en vrac répartis par soufflage ou épandage présentent d’excellentes performances thermiques : laine de verre, mousse polyuréthane, chanvre, ouate de cellulose. Cette méthode est la plus rapide à mettre en œuvre. Il suffit de retirer quelques tuiles pour injecter l’isolant sous pression, après la pose du pare-vapeur. Elle présente en outre l’avantage de couvrir l’ensemble du plancher de façon uniforme, y compris dans les angles, et supprime ainsi les risques de ponts thermiques.
Moins rapide, la pose d’un isolant en rouleaux entre les solives ou en panneaux sur les solives permet de se réserver la possibilité ultérieure d’aménager les combles.
Un arrêtoir doit être posé au niveau des accès pour éviter de retrouver l’isolant soufflé dans le salon.
Il faut veiller à la bonne ventilation des combles pour limiter les risques d’humidité qui nuisent à la longévité de l’isolant.
Aides financières et rentabilité de l’isolation des combles
L’isolation des planchers de combles est éligible aux aides à la rénovation thermique :
- MaPrimeRénov’ : 15 à 25 euros selon les ressources par mètre carré isolé au-dessus du plafond d’une pièce chauffée, (ressources supérieures non éligibles),
- TVA à 5,5 %, y compris sur les travaux induits,
- éco-*prêt à taux zéro : jusqu’à 50 000 euros, selon le nombre d’actions d’amélioration de la performance énergétique entreprises.
Il a été établi que la toiture est responsable de 25 à 30 % des déperditions de chaleur dans un logement mal isolé. L’isolation du plancher des combles peut faire gagner, à elle seule jusqu’à 30% d’énergie de chauffage par an (à température constante). En termes de confort thermique, elle représente un gain de 2°C.
Dans un audit énergétique, l’isolation du plancher des combles peut faire gagner une classe énergétique (ex. de classe D à classe C). Lors d’une vente, ce gain peut être valorisé à hauteur de 3 à 7 % selon une étude récente de la Chambre des notaires.
Solutions pour combles aménageables et non aménageables
La nature et la destination de votre grenier entrent en ligne de compte : combles aménageables ou perdus, l’isolant à mettre en œuvre, le type de pose ou encore le prix ne seront pas les mêmes.
Pour un plancher circulant dans des combles aménageables (rampants de toiture), privilégiez les panneaux rigides ou semi-rigides qui seront disposés entre les lambourdes du plancher. Ils doivent être joints afin d’assurer une parfaite étanchéité.
Pour un plancher non-circulant dans des combles perdus (non aménageables), la pose d’isolants souples comme les laines minérales, recouvertes de bois pour une bonne finition, est plébiscitée. Le parement de finition, de type panneau de fibres de bois, est toutefois intéressant pour permettre au plancher d’accueillir du stockage.
En conclusion, isoler efficacement les combles implique l’isolation du plancher pour minimiser les déperditions de chaleur et réduire sa facture d’énergie de chauffage. Un choix judicieux de l’isolant et une pose dans les règles de l’art garantissent à la fois des économies d’énergie et un meilleur confort thermique
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